Peut-on bien vieillir en ville ?

A l'occasion du Forum Smart City du Grand Paris, organisé par La Tribune les 26, 27 et 28 novembre prochains à l'hôtel de ville de Paris, experts, politiques et entrepreneurs ont pris la parole dans un numéro spécial consacré à la ville intelligente. Pour Charlotte Marchandise, présidente du réseau français des villes-santé de l'OMS, la santé des seniors est un choix politique qui se joue au niveau local, de façon citoyenne et partenariale.
Bien vieillir implique également un urbanisme favorable. Que ce soit sur la voirie, la mobilité, le mobilier urbain ou l'habitat, la ville a la possibilité de faire des choix qui influeront sur la vie des seniors.

Le réseau français des villes-santé de l'Organisation mondiale de la santé réunit 90 villes françaises autour d'une conviction doublée d'un engagement : la santé, au sens le plus large du terme, se joue au niveau local, dans toutes les politiques publiques. Il considère que la santé est un choix politique, incluant le fait de bien vieillir. Ce choix en direction des aînés se manifeste à travers différents axes.

Tout d'abord, il s'agit de partager un diagnostic local, d'améliorer le maillage territorial et l'information, avec une attention particulière portée aux inégalités sociales de santé.

« Ville amie des aînés » est une démarche de l'OMS d'amélioration de la vie des plus âgés, impliquant leur participation à toutes les étapes du processus. Elle oblige à une approche transversale, car elle concerne de nombreux services municipaux et métropolitains ainsi que les acteurs de la gérontologie qui croisent leurs réflexions, expérimentations et bonnes pratiques.

Un urbanisme favorable sur tous les plans

Bien vieillir implique également un urbanisme favorable. Que ce soit sur la voirie, la mobilité, le mobilier urbain ou l'habitat, la ville a la possibilité de faire des choix qui influeront sur la vie des seniors. Cette politique, liée à celle de l'accessibilité, doit intégrer les problématiques spécifiques de l'avancée en âge. En parallèle, les démarches d'habitat favorable au vieillissement, d'appartements partagés solidaires ou transgénérationnels se développent. Enfin, la ville propose des temps de rencontres, de loisirs ou encore de services, fondamentaux tant sur le volet activité physique et mentale que social.

Ainsi fleurissent les offres d'ateliers de gymnastique douce, d'art, de marche active, de bals, de jardins des sens et de cafés seniors, sans oublier les sessions d'initiation au numérique qui ont le vent en poupe. Dans les maisons de retraite, les villes veillent à toujours garder le lien avec les autres habitants de la cité grâce à, par exemple, des visites d'écoles maternelles. À travers ces activités, une attention est portée au bénévolat associatif, implication citoyenne nécessaire pour lutter contre l'isolement des personnes âgées. Des actions d'aides aux aidants sont aussi largement soutenues.

Bien vieillir en ville est possible dès lors que la question est abordée de façon volontariste, citoyenne, partenariale, avec un regard ambitieux et positif. Et le plus beau dans ce choix politique est qu'il bénéficie à l'ensemble des habitants de la ville, pour une ville apaisée, riche de lien social.

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