GENERATION PEUR DE RIEN : Areeba Rehman (Fretbay), la défricheuse de failles de marché

La Tribune décerne ce mardi soir ses prix du jeune entrepreneur. Areeba Rehman figure parmi les nominés. Elle a créé Fretbay pour réduire les frais de port liés aux achats sur Internet, et remplir les camions qui circulent à vide.
Areeba Rehman / DR

Un petit bout de femme a mis au pas le monde du transport. Dans cet univers très masculin, voire machiste, où les acteurs indépendants sont nombreux, Areeba Rehman, 33 ans, aide 5000 entreprises de transport à optimiser leurs trajets.

Au lancement de Fretbay, en janvier 2008, après trois ans d'études de faisabilité, elle est allée rencontrer ces transporteurs, un à un, pour expliquer l'utilité de sa plate-forme en ligne. Plutôt que de rouler à vide - comme un camion sur quatre chaque jour en France -, ou à moitié rempli, pourquoi ne pas aider des particuliers à déménager ? Le transporteur rentabilise ainsi un trajet qui aurait été improductif et donc coûteux, pour lui comme pour l'environnement.

Outre les économies de rejets de CO2, Fretbay permet aux particuliers de réduire la facture de transport de leurs objets encombrants. Les internautes lancent en effet un appel d'offres aux transports actifs sur leur secteur, et peuvent choisir celui qui propose le tarif le plus compétitif.

Un système d'évaluation de chaque prestation par le client permet de juger du sérieux du prestataire. Areeba Rehman s'assure, en outre, que ses partenaires respectent à la lettre le droit du travail. Elle constate aujourd'hui le chemin parcouru depuis la première demande de déménagement qu'elle a reçue... par téléphone, car la plate-forme technique n'était pas encore parfaitement opérationnelle. Elle se souvient des moqueries de certains transporteurs : « Vous voulez faire du déménagement ? Avec vos petits biceps ? »

En 2012, Fretbay a réalisé 280 000 euros de chiffre d'affaires et emploie sept salariés. Pour la jeune patronne, les journées de travail sont longues et laissent peu de place à sa vie personnelle. « Souvent, je pique du nez pendant les dîners de famille », confie cette fille d'entrepreneurs, qui était professeur d'anglais jusqu'en 2005, avant de tout plaquer, contre l'avis de ses proches, pour se consacrer à son projet d'entreprise. Sans regret ? « Aucun ! Si je retournais dans l'Éducation nationale, je m'ennuierais. »
 


Prix national du jeune entrepreneur - Areeba... par La-Tribune
 

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