Antofénol : une solution d’éco-extraction végétale innovante

Valoriser autrement les domaines viticoles à partir d’une technologie innovante d’éco-extraction, tel est l’objectif d’Antofénol. L’entreprise réalise actuellement une levée de fonds, notamment avec l’Etat français, pour poursuivre son développement et devenir, à terme, le leader français du biocontrôle.
(Crédits : DR)

Fondée en juin 2014 par Fanny Rolet, actuelle directrice générale, l'entreprise Antofénol est basée à Plestan en Bretagne et possède un établissement secondaire à Montpellier. Elle compte à ce jour 18 salariés.

Depuis sa création, la société est spécialisée dans le développement de produits de biocontrôle : des méthodes de protection des végétaux utilisant des mécanismes naturels.

Utiliser les coproduits agricoles à travers l'éco-extraction

Pour ce faire, Antofénol utilise les coproduits agricoles (déchets agricoles) issus des exploitations viticoles qui en produisent une à deux tonnes par hectare de bois de vigne.

Grâce à une technologie de l'éco-extraction par micro-ondes, rapide et sans utilisation de solvants chimiques, l'entreprise parvient à extraire les molécules du système de défense de la vigne pour développer l'Antoférine : un antimicrobien naturel permettant de remplacer les antimicrobiens chimiques présents sur le marché. Ce produit s'adresse aussi bien au marché cosmétique, agricole, food, et feed.

« Notre premier produit qui est un extrait de bois de vigne, a des propriétés antifongiques et se positionne à la fois en pré-récolte, et en post-récolte. Cet extrait est en cours d'homologation : il sera commercialisé sur le marché américain en 2022 et sur le marché européen en 2024 » explique Fanny Rolet.

Si l'usine bretonne permet de produire entre une dizaine et une centaine de kilos à la journée, l'entreprise souhaite construire un second site d'exploitation qui pourra atteindre une tonne de production par jour.

Une levée de fonds pour développer les solutions de biocontrôle

Antofénol finalise une levée de fonds de 6,3 millions d'euros avec différents partenaires parmi lesquels on retrouve la Banque des Territoires, intervenant pour le compte de l'Etat français dans le cadre du projet « Terres de Sources » du Bassin Rennais, lauréat du Programme d'Investissements d'Avenir « Territoires d'innovation », et visant la transition agroécologique et alimentaire.

L'entreprise a également été lauréate en novembre 2019 de l'aide européenne accordée aux innovations de rupture : l'EIC. « Nous avons la chance d'être l'un des premiers élus à avoir l'Europe à notre capital ! ». Plus récemment, en juillet 2020, la société a pu s'appuyer sur les fonds européens mis à disposition des entreprises impactées par la crise sanitaire, en bénéficiant du fonds relais d'EIT Food.

« Enfin, pour cette levée de fonds, nous pouvons compter sur deux actionnaires industriels, l'un dans la cosmétique qui avait déjà investi dans notre projet à nos débuts, et un nouvel investisseur dans le secteur de la nutrition animale ».

Cette levée de fonds devrait permettre à la société de diversifier ses marchés potentiels et d'appréhender l'avenir plus sereinement.

Un savoir-faire français à valoriser

À travers son activité, l'entreprise démontre que la recherche française est en mesure d'apporter des solutions de rupture résolument innovantes, et en totale adéquation avec les objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement.

« Je pense qu'avec toutes nos connaissances, le recul que l'on a, et la recherche scientifique que l'on possède sur le territoire, nous sommes tout à fait capables de développer de belles industries. La crise sanitaire n'a fait que nous conforter dans l'idée que l'on doit s'industrialiser par le biais d'activités pérennes ».

La Recherche & Développement comme ADN

Pour poursuivre son activité, Antofénol souhaite continuer à accorder une large place à la Recherche & Développement.

« Pour développer la R&D, nous avons souhaité garder un pied au sein de l'université de Montpellier qui nous a d'ailleurs aidés au tout début pour développer et tester notre technologie. À ce jour, cela nous permet d'avoir à notre disposition des laboratoires extraordinaires avec des outils de haut standing qui nous permettent de continuer à faire de la recherche et à innover. J'ai toujours été entourée par des chercheurs universitaires bienveillants ; cela a été une réelle chance ! » conclut Fanny Rolet.

La directrice générale de l'entreprise souhaite désormais devenir le leader du biocontrôle français en développant des solutions novatrices dans l'hexagone, sur le territoire européen, mais également à l'international.

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