Entre chiffres records et défis à relever, l’Ile-de-France se réinvente aux Assises de l’Attractivité

Mardi 16 novembre, les grands acteurs institutionnels et économiques franciliens se sont donnés rendez-vous à Saint-Ouen pour débattre des nouveaux paradigmes de l’attractivité de la Région capitale. Car si l’Ile-de-France attire plus que jamais les investisseurs étrangers, elle doit maintenant répondre à de nouveaux enjeux pour rester sur sa lancée, en misant sur le collectif et l’innovation.

De retour de Dubaï, la Présidente de Choose Paris Region ne cachait pas son enthousiasme en inaugurant la seconde édition des Assises de l'Attractivité : « Dans un contexte de transformation et d'accélération, nous restons très optimistes, déclarait Alexandra Dublanche. En 2020, malgré le Covid, nous avons battu notre record de créations d'emplois grâce aux investissements étrangers avec 11000 nouveaux postes. Aujourd'hui, l'Ile-de-France est la première métropole au monde pour les investissements dans les Sciences du Vivant, mais aussi pour les centres de R&D et dans le secteur des services financiers. Et pour la première fois, Paris devient la métropole à laquelle les dirigeants prédisent la plus forte progression dans les 3 prochaines années ! »

L'attractivité francilienne dopée par le Brexit et la crise sanitaire

Ces excellents résultats ont été confirmés par la présentation du baromètre Global Cities 2021, attestant que l'Ile-de-France est la région mondiale qui a le plus progressé depuis 2 ans. Alors que les grandes métropoles asiatiques ont majoritairement souffert de la crise du Covid-19, la « Vieille Europe » attire désormais près de la moitié des investissements directs internationaux, malgré la perte d'attractivité de Londres depuis le Brexit. « Nous constatons que Paris s'est vraiment imposée comme la ville de substitution pour les investissements nord-américains, confirme Alexandre Missoffe, directeur général de Paris Ile de France capitale économique. Elle reste en deuxième position après Londres au Top 15 des villes les plus attractives du monde, devant Singapour, Düsseldorf et Dubaï, mais l'écart se creuse. » En termes « d'image globale », l'étude présentée par Opinion Way confirme également que la capitale française dépasse la « ville-monde » britannique pour atteindre la deuxième place du classement mondial derrière New-York. À l'approche des Jeux Olympiques, Paris se place également en deuxième position des villes considérées comme ayant le mieux réagi face à la crise sanitaire...

Sur le segment des services financiers, Paris est devenue en 2021, la 1ère destination en Europe, et dépasse largement ses concurrentes continentales comme Francfort, Dublin et Amsterdam, mais également Londres dont les investissements dans ce secteur ont été divisés par deux. Les annonces de grandes banques comme de JP Morgan ou Goldman Sachs démontrent l'enthousiasme des investisseurs étrangers pour la place financière de Paris. La crise du Covid a également mis en avant le secteur des Sciences du Vivant où Paris est cette année devant des régions comme Boston ou Londres, grâce notamment à des pôles de recherche reconnu mondialement sur cette thématique comme Saclay, Biocitech ou Genopole.

Enfin, comme en 2018, Paris reprend sa place de leader sur l'attractivité des centres de R&D, la capitale française est l'une des régions les plus innovantes du monde, elle concentre 20 % de la recherche française et se positionne parfaitement sur les critères de la qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche et sur le critère de la disponibilité de personnel qualifié dans le baromètre d'Opinion Way. Selon l'Office européen des brevets, la France est le 2e déposant européen de brevets et le 5e mondial. Le Global Innovation Index 2021, publié fin septembre par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), confirme également le positionnement de la France parmi les pays les plus innovants au monde.

Réinventer le travail, la qualité de vie et l'éducation

Mais comment maintenir cette forte attractivité dans un contexte de forte compétitivité des grandes métropoles internationales ? Pour Ross McIness, président du conseil d'administration de Safran, la qualité de l'enseignement hexagonal sera primordiale, à la fois pour rester un pôle de recrutement compétitif, mais aussi pour convaincre les talents de venir scolariser leurs enfants en France : « nous avons de vrais progrès à faire pour développer les sections internationales des lycées publics, mais aussi des écoles privées hors contrat, chères et renommées, réclamées par les talents étrangers » expliquait-t-il.  Les conséquences du développement du télétravail ont ensuite permis d'aborder les sujets du développement du flex-office, de la transformation du parc immobilier de bureaux laissés vacants et du nécessaire maintien d'une culture d'entreprise par un management innovant.

Pour accompagner ces transformations sociétales, la Région Ile-de-France s'est engagée à aménager le territoire, en partenariat avec les acteurs privés, pour favoriser la qualité de vie des Franciliens, en créant par exemple de nouveaux quartiers vertueux autour des gares du Grand Paris Express. Alors que 22% des employés franciliens sont partis s'installer dans d'autres régions depuis le début de la pandémie, l'importance de la coopération interrégionale a également été réaffirmée, avec la mise en place de collaborations efficaces avec les villes moyennes.

Un partage d'expériences inspirant

L'esprit de coopération était également au cœur des échanges avec les représentants de Montréal et d'Amsterdam, venus donner les clefs de leur attractivité. Hub incontournable du jeu vidéo et de l'intelligence artificielle, la métropole québécoise a ainsi su mettre en place des crédits d'impôts, des aides au financement et des dispositifs pour faire venir et retenir les talents, tout comme la capitale des Pays-Bas, qui a présenté les multiples facettes de son programme d'accompagnement One-Stop Shop For International Newcomers. Le directeur général de RisingSUD était quant à lui venu parler des actions mises en place par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour accompagner le Centre Régional d'essais de drônes et la filière de l'hydrogène vert. Le « contrat d'implantation » de la région Hauts-de-France a également permis d'insister sur l'importance d'un engagement moral pris avec les entreprises étrangères pour les accompagner efficacement dans leur installation sur le territoire.

La logistique urbaine et l'industrie comme nouveaux leviers d'attractivité

Les enjeux du développement du e-commerce et de la filière logistique ont ensuite été analysés à travers les questions de l'allègement des réglementations, de la réduction de l'empreinte carbone des modes de livraison, de l'amélioration des conditions de travail des livreurs ou encore de l'optimisation de la desserte des zones logistiques via les axes fluviaux. Pour rester attractive, la logistique francilienne devra en effet répondre à deux défis : se structurer pour multiplier les livraisons en zone urbaine sans créer de nuisances en centres villes et repenser sa stratégie foncière pour favoriser la relocalisation des activités de production. Alors que la pandémie a mis en évidence le besoin de rapatrier les productions stratégiques, les enjeux de l'industrie ont ensuite été débattus en fin de journée, en mettant l'accent sur la transition écologique et le renforcement de la compétitivité de la Région Ile-de-France auprès des grands groupes internationaux. La présentation de la future zone expérimentale de Pontoise autour des nouvelles Mobilités Aériennes Urbaines en Ile-de-France a permis de mettre en avant l'importance de la création de lieux d'innovation, au service du développement du territoire.

Enfin, les opportunités de la filière image grâce au développement des plateformes audiovisuelles ont été analysées, et la création imminente de nouveaux studios de tournage, d'animation et de post-production a été annoncée. « Lors de ces Assises de l'Attractivité, les échanges ont souligné un contexte de coopération plus fort entre métropoles, a conclu Lionel Grotto, directeur général de l'Agence Choose Paris Region. Nous devons donc penser collectivement, avec les villes moyennes, mais aussi avec les autres territoires. L'objectif est de travailler tous ensemble afin de répondre à l'ambition de la Région : retenir ses talents."




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