La gastronomie, reflet des territoires

Traduction gourmande d’une culture, la cuisine d’une région raconte quelque chose de son histoire, de ses habitants, mais aussi des changements qui les traversent.
(Crédits : iStock)

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai quel territoire tu es. La gastronomie vaut parfois mieux qu'un long discours pour qui veut découvrir et comprendre une région. Elle raconte son histoire et la manière dont celle-ci s'est nourrie des brassages de populations. Elle contribue à dessiner l'identité d'une terre, en la rattachant à une culture plus large tout en la rendant singulière. Si bien que certains aliments deviennent des invitations au voyage. Impossible de ne pas penser à la Bretagne en dégustant un kouign amann, à la Provence lorsque se diffusent en bouche les saveurs d'un calisson.

Émergence du « tourisme gourmand »

La gastronomie raconte aussi un mode de vie, une façon d'aborder le quotidien et les autres, à travers la notion de partage. Elle fait partie du patrimoine d'une région. Elle est une fierté pour ses habitants. Un attrait majeur pour les touristes qui sont de plus en plus nombreux à pratiquer ce que l'on qualifie de « tourisme gourmand ».

Car ce que l'on mange quelque part en dit long sur les hommes et les femmes qui font le territoire: de ceux qui travaillent la terre, faisant preuve de toujours plus de créativité pour affronter les aléas de leur métier, à ceux qui transforment ces produits. De l'artisan à la recette jalousement gardée depuis des générations à l'industriel qui emballe les salades pour répondre aux nouvelles a entes du marché. Et, au bout de cette chaîne, il y a ceux qui, dans la restauration et les commerces, mettent en scène le produit et créent l'envie autour de lui.

Proximité avec la nature et l'humain

La gastronomie est un miroir qui donne à voir comment évoluent les valeurs d'une société. Après des années d'intensification et d'industrialisation, la nourriture tend à revenir à des valeurs d'authenticité et de proximité avec la nature et l'humain. En témoigne la demande croissante pour les produits issus de circuits courts, comme cela peut être proposé par les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap), de plus en plus nombreuses. La restauration aussi s'empare de ces mutations et opte de plus en plus pour des produits locaux, faisant de cette démarche un outil de diversification, un gage de qualité. Car, en face, les consommateurs, plus soucieux de leur santé mais aussi de l'environnement, sont prêts à consommer moins mais mieux. Ils sont également sensibles à la portée sociale de leur alimentation et sont fiers de soutenir des projets qui nourrissent le paysan du coin ou favorisent l'insertion de personnes éloignées de l'emploi.

À l'ère de l'information, manger est peut-être plus que jamais un acte éminemment citoyen.

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