La start-up Benn Yoon : soigner grâce à la mobilité aérienne

Animée par la volonté de permettre à chacun d’avoir accès aux soins les plus élémentaires, quelle que soit sa position géographique, Benn Yoon développe une offre de livraison médicale par drones autonomes. Bénéficiaire du programme French Tech Tremplin - opéré par la French Tech Grand Paris - la start-up a candidaté au French Tech Rise. Clémence Polvèche, CEO et cofondatrice de Benn Yoon, nous raconte cette aventure.
« Nos vécus respectifs nous ont fait nous tourner vers le secteur de la santé. Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale n'a pas accès aux soins médicaux élémentaires, particulièrement dans les pays du Sud. »  confirme Clémence Polvèche, CEO et cofondatrice de Benn Yoon.
« Nos vécus respectifs nous ont fait nous tourner vers le secteur de la santé. Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale n'a pas accès aux soins médicaux élémentaires, particulièrement dans les pays du Sud. » confirme Clémence Polvèche, CEO et cofondatrice de Benn Yoon. (Crédits : Mamadou Dramé)

Avant de s'intéresser à Benn Yoon, parlez-nous de vous.

Clémence Polvèche : Après un master 1 en Management de l'innovation à Paris-Dauphine, plutôt qu'étoffer mon CV, j'ai préféré miser sur ma valeur ajoutée personnelle en décidant d'entreprendre. Mamadou Dramé, co-fondateur et CTO de Benn Yoon, se voyait lui aussi entrepreneur. Passionné depuis tout petit par l'informatique, les nouvelles technologies et l'aviation et cent pour cent autodidacte, il a construit son premier drone à voilure fixe dans son salon.

Le drone dans le salon, c'est de là que tout est parti, n'est-ce pas ?

C.P. : Oui ! Mamadou Dramé, qui est originaire d'un petit village en Mauritanie et a grandi au Sénégal, était très au fait des problèmes auxquels se confrontent les habitants de ces pays. Il a toujours eu l'envie d'entreprendre pour faciliter la vie des populations qui vivaient dans des conditions plus difficiles. Nos vécus respectifs nous ont fait nous tourner vers le secteur de la santé. Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale n'a pas accès aux soins médicaux élémentaires, particulièrement dans les pays du Sud.

Que s'est-il passé ensuite ?

C.P. : Nous avons réalisé une étude de marché. Nehah Rashid, CFO, nous a rejoints et nous avons intégré un premier incubateur, PSL-Pepite, auprès de qui nous avons remporté notre premier appel à projets. Après le premier confinement, l'équipe s'est agrandie avec l'arrivée de Samah Baraka, CMO et nous avons rejoint Station F. Parallèlement, nous avons remporté le programme French Tech Tremplin et intégré l'incubateur Incub'alliance de Paris-Saclay. C'est l'ensemble de ces soutiens qui nous permet d'effectuer les premiers vols d'essai avec un drone opérationnel.

Que vous apporte la French Tech ?

C.P. : D'abord, un écosystème puissant, qui nous permet de gagner en visibilité, notamment par des relais médiatiques, mais aussi d'échanger avec d'autres entrepreneurs, de rencontrer des investisseurs, le tout dans un climat bienveillant. Si l'aspect financier du programme de la French Tech est essentiel à la réussite de notre projet, la confiance qui nous est accordée l'est tout autant, c'est un moteur très puissant. De plus, la French Tech nous offre de réelles opportunités pour avancer, que ce soit en pitchant régulièrement devant des investisseurs ou en candidatant au programme French Tech Rise, par exemple.

Quelles sont les prochaines étapes pour Benn Yoon ?

C.P. : Nous sommes en phase de tests en France pour les six prochains mois : nous challengeons notre solution technologique. Nous planifions de finaliser notre première levée de fonds en mai 2022. À l'été 2022, nous commencerons nos tests en Afrique afin d'éprouver nos différents processus logistiques en conditions réelles, puis nous ouvrirons notre premier centre de distribution en 2023, qui assurera la livraison de produits médicaux à la demande ainsi que la récupération d'échantillons biologiques dans un rayon de 80 km. Nous visons six centres en 2025, avec l'objectif de créer de l'emploi localement. Pour le moment, nous nous centrons sur les pays d'Afrique, mais notre offre est également destinée à l'Asie et à l'Amérique du Sud. À horizon 2030, le marché de la livraison par drone est estimé à 39 milliards de dollars.

Une dernière question, que signifie Benn Yoon ?

C.P. : C'est du wolof, la langue la plus répandue au Sénégal, ça veut dire « une seule route ». Au lieu d'emprunter une multitude de routes comme les moyens de transports actuels, Benn Yoon relie un point A à un point B sans aucun détour, via les voies aériennes.

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