Les talents à l’ère du numérique : un besoin urgent pour l’aéronautique européenne

L’Union européenne annonçait en 2020 une stratégie industrielle ambitieuse pour transiter vers une économie plus verte ; une stratégie bousculée avec l’arrivée de la pandémie. Le numérique est alors devenu une priorité stratégique, et notamment dans l’industrie aéronautique. Ainsi, la Commission européenne a lancé son Pacte pour les compétences, qui vise à former 6 % des travailleurs de l'industrie aérospatiale et de la défense par an et la requalification de 300 000 personnes.
(Crédits : DR)

Combler le déficit en compétences numériques

« 70 % des entreprises de l'UE déclarent que la pénurie de talents numériques constitue un obstacle à l'investissement. Et près de la moitié des travailleurs en Europe n'auront pas les compétences numériques requises pour les emplois de demain. Face à constat, l'UE a proposé son Plan d'action pour l'éducation numérique, une approche intéressante pour combler ce déficit » explique Alok Rastogi, Vice President, Manufacturing, chez Infosys.

Cependant, pour fonctionner à une telle échelle, les organisations devront utiliser des outils d'apprentissage en ligne, tels que les cours en ligne ouverts massivement (CLOM), qui offrent des économies d'échelle, une meilleure accessibilité, et un coût plus abordable. Mais les CLOM rencontrent régulièrement des difficultés, comme un taux de réussite d'environ 20 % pour les étudiants inscrits. Ce taux peut varier en fonction du cours, de la qualité du contenu, de la durée, du professeur et de l'étudiant.

« Les outils d'apprentissage numériques n'égaleront jamais une interaction physique entre un étudiant et son enseignant. Et c'est ici que réside toute la difficulté d'évaluer l'efficacité d'un cours. Les étudiants doivent faire preuve d'une plus grande motivation personnelle, au risque de se déconcentrer. Il est nécessaire d'adapter le cursus en fonction des appétences parfois évolutives des étudiants » détaille Alok Rastogi.

Initiatives de requalification numérique à grande échelle

Les environnements virtuels et immersifs représentent une alternative efficace pour proposer des formations à grande échelle. Rolls-Royce, par exemple, a lancé sa formation basée sur la réalité virtuelle pour la maintenance et la réparation des moteurs d'avion. La gamification est une autre approche intéressante, qui permet à chaque collaborateur de mesurer ses progrès, souvent grâce à des systèmes de points, qui les incitent à s'améliorer.

« Infosys a intégré ces approches dans sa plateforme Wingspan afin de créer des parcours d'apprentissage pour 36 compétences critiques identifiées en très forte demande. Notre plateforme basée sur le cloud et la mobilité comporte également un système de Quotients Digitaux pour mesurer les progrès et amener les employés à progresser » détaille Raghu R Hemmige, Senior Director, Aerospace & Defense, chez Infosys.

« Ceux qui finalisent les cours obtiennent des certifications numériques. En conséquence, les collaborateurs d'Infosys passent désormais en moyenne 35 minutes par jour sur leur plateforme d'apprentissage. Cet effort de requalification - combiné à un marché interne d'embauche - nous a permis de pourvoir 34 % des postes numériques avec des candidats internes » se félicite Raghu R Hemmige.

Afin d'étendre son leadership sur le marché des technologies numériques émergentes, Siemens s'est associé à Infosys pour élaborer la plateforme Wingspan pour ses 385 000 collaborateurs, répartis au sein de 200 pays. Grâce à son noyau alimenté par l'IA, Wingspan offre aux employés de Siemens une expérience d'apprentissage personnalisée en fonction de leurs préférences et leur permet de suivre leurs progrès.

Récemment, Infosys a également exploité cette plateforme dans le cadre d'une initiative de responsabilité sociale d'entreprise appelée Springboard, afin d'accéder à une éducation numérique de haute qualité, pour une meilleure égalité des chances dans un monde devenu digital-first.

Ainsi, le développement des compétences et des talents passe principalement par les canaux numériques pour des raisons d'économies d'échelle, d'accessibilité et de flexibilité. Mais le simple déploiement de CLOM sur une plateforme numérique ne sera pas suffisant.

« Des politiques et des processus qui encouragent l'apprentissage en ligne doivent être mis en œuvre. L'industrie aérospatiale se devra de combler l'écart en matière de compétences numériques et ce, sans oublier leurs propres compétences spécifiques liées au cycle de vie d'un avion » conclut Alok Rastogi.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.