Pourquoi faut-il anticiper et se préparer à la CSRD ?

Dans un secteur industriel en pleine mutation, le développement durable n'est plus une option : c’est la clé d’une croissance à long terme. Ainsi, pour plus de 50 000 entreprises européennes et non européennes mais actives au sein de l'UE, le suivi et l'amélioration des objectifs de durabilité seront bientôt une obligation.
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Une législation plus contraignante

La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) relative à la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises est une nouvelle législation de la Commission européenne qui vise à accélérer l'application de pratiques commerciales plus durables par les entreprises qui opèrent dans l'UE ou exportent vers l'Union. La CSRD applique le principe de « double matérialité », ce qui signifie qu'une entreprise doit à la fois publier des informations concernant la manière dont les enjeux de développement durable impactent sa performance financière, et également comment ses propres activités impactent l'environnement, le climat et la société au sens large. C'est un changement potentiellement important pour de nombreuses entreprises !

Si la mise en place de rapports extra-financiers complets, l'adoption des principes de l'économie circulaire et l'exploitation de ressources renouvelables apparaissent comme des tâches pour le moins complexes, les entreprises qui s'y prépareront tôt bénéficieront de plusieurs avantages. En effet, au-delà d'un objectif louable, le développement durable est aussi un puissant levier de performance financière, de croissance et de résilience qui permet aux entreprises de gagner en agilité.

Concilier réduction des coûts et diminution de l'empreinte environnementale

L'amélioration de l'efficience est un enjeu majeur pour le développement durable qui vise entre autres à rationaliser les processus et à optimiser les ressources. L'adoption de pratiques durables va souvent de pair avec l'intégration de nouvelles technologies. À ce titre, la transformation numérique est un tremplin nécessaire vers la neutralité carbone à court terme.

Parce qu'elles sont au cœur du cycle de vie des produits, les technologies numériques telles que la CAO (conception assistée par ordinateur), le PLM (gestion du cycle de vie des produits et des applications), l'IoT ou la gestion des services sur site (FSM - Field Service Management) sont indispensables pour concevoir des produits plus durables. Elles permettent en effet de déployer des pratiques clés comme la « dématérialisation » via le recours à des prototypes et à la simulation numériques.

Prenons l'exemple de la phase de conception, où sont déterminés 80 % de l'empreinte carbone d'un produit. En ayant recours à la conception générative, les fabricants peuvent réduire la consommation de matières premières de 10 à 15 %, avec à la clé une diminution substantielle de l'empreinte carbone et une baisse des coûts matériaux.

En plus de réduire le carbone incorporé d'un produit, ces pratiques engendrent aussi un effet d'entraînement en aval. Ainsi, une voiture conçue avec un moteur léger bénéficiera d'une meilleure efficacité énergétique d'un bout à l'autre de son cycle de vie. Au-delà de leurs bénéfices en phase de conception, les technologies numériques rendent possibles les mises à jour logicielles et les prestations d'assistance technique à distance. Les interventions sont ainsi plus rapides, plus économiques et avec une empreinte carbone allégée.

Enfin, l'évolution vers le SaaS (SaaS - Software as a Service) accompagne cette tendance vers la décarbonation. Selon une étude publiée par le cabinet 451 Research, le passage de l'hébergement sur site au cloud réduit l'empreinte carbone de 80 % en moyenne.

Renforcer l'agilité et la résilience

La pression monte. Les entreprises qui intègrent proactivement des mesures de durabilité seront mieux préparées face aux obligations réglementaires et s'assureront un avantage concurrentiel solide.

D'autres perspectives à étudier résident dans la diversification des fournisseurs et l'approvisionnement en local. En parallèle, les entreprises parviennent aussi à réduire considérablement leur stock de pièces de rechange en adoptant l'approche d'optimisation des stocks multi-échelons. Celle-ci consiste à positionner les stocks sur différents points de stockage de la chaine d'approvisionnement, tels que les sites de production et centres de distribution.

Ces stratégies peuvent se révéler pertinentes pour réduire la dépendance vis-à-vis d'une source unique d'approvisionnement et renforcer la résilience en atténuant les risques engendrés par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ou les problèmes géopolitiques. Un atout précieux lorsque l'on sait que la chaîne d'approvisionnement représente la première ou la deuxième source d'émissions de gaz à effet de serre pour la plupart des fabricants.

Les entreprises qui s'engagent sur la voie du zéro émission nette, du zéro déchet et des pratiques équitables inaugureront une nouvelle ère d'efficacité, de rentabilité et de gestion de l'environnement. Celles qui s'accrochent à des pratiques obsolètes et gourmandes en ressources risquent en revanche de voir leur compétitivité s'effriter auprès de clients soucieux de leur empreinte carbone, risquant de perdre d'importantes parts de marché et jusqu'à 20 % de leurs bénéfices d'ici 2030. Comment votre entreprise prévoit-elle d'utiliser la nouvelle législation pour stimuler ses initiatives de développement durable ?

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