Stirrup rend le patrimoine immobilier rentable et solidaire

La jeune pousse lilloise, considérée comme le « Airbnb solidaire » en mettant en relation des propriétaires de logements vacants et des associations d’aide au logement à destination de personnes en situation de précarité, complète son offre en se basant sur la philanthropie tout en structurant son modèle.
(Crédits : Pexels)

Lauréate du prix "10.000 startups pour changer le monde" 2022, organisé par La Tribune, dans la catégorie « Smart tech - innovations d'usage », en mars dernier, Stirrup dispose déjà d'un parc de plus de 200 logements dans le Nord de la France (Lille, Dunkerque), qui sont « prêtés » par des propriétaires et mis à disposition d'associations d'entraide, via une plateforme de mise en relation.

Une plateforme sécurisée en ligne

Le concept est simple :  pendant une période temporaire, les logements prêtés sont confiés à des associations, qui s'occupent de les pourvoir à des personnes en difficulté (réfugiés, jeunes, femmes victimes de violences) en prenant en charge les frais d'assurance et les charges. Quant aux propriétaires, ils bénéficient d'une exonération fiscale leur permettant de déduire 66 % de la valeur des loyers des logements prêtés sans aucun investissement supplémentaire. « Nous épaulons les associations dans toutes les étapes en nous assurant de la décence des logements, de la fiabilité des futurs locataires, de la contractualisation, du suivi mensuel de l'état du logement. Nous agissons ainsi comme un tiers de confiance entre les associations et les propriétaires », indique Delphine Barthe, fondatrice et Pdg de Stirrup, qui signifie « étrier » en anglais. Pour se rémunérer, la jeune pousse facture aux propriétaires un abonnement mensuel compris entre 50 et 250 euros. « En moyenne, un logement vacant coûte environ 2500 euros par an et peut-être squatté ou dégradé. En le proposant sur notre plateforme, un propriétaire n'a aucune démarche à effectuer. Il réalise même des économies et réduit ses impôts, tout en favorisant l'intérêt général », assure la fondatrice.

Gestionnaires de patrimoine, banques privées et family office dans le viseur

Pour aller encore plus loin, Stirrup a récemment lancé une nouvelle offre. Celle-ci consiste à encourager les propriétaires philanthropes à orienter leurs dons vers les associations auxquelles ils prêtent leurs logements : « Nous souhaitons maximiser l'impact des associations en leur apportant des financements supplémentaires pour réaliser un accompagnement social de qualité. », explique Delphine Barthe, qui poursuit : « Le volet lié à la défiscalisation est logiquement le plus important, mais les motivations des assujettis à l'IFI (impôts sur la fortune immobilière) versant plus de 4 500 euros de dons par an vont au-delà de la défiscalisation, selon certaines données ».

Si cette nouvelle offre débute progressivement, les cibles sont, elles, toutes désignées : « Dans notre activité générale, nous ne faisons pas de chasse en direct des propriétaires. Notre nouvelle offre s'adresse donc logiquement aux gestionnaires de patrimoine, banques privées, family office et même les promoteurs privés », détaille Delphine Barthe.

Développement national, levées de fonds et internationalisation

Incubée à Euratechnologies, à Lille, Stirrup ambitionne de mettre 10 000 personnes à l'abris et donc d'avoir environ 3 500 logements sur sa plateforme, d'ici à 2025. Pour ce faire, elle compte procéder par étapes. Après avoir constitué une première équipe de 5 personnes en début d'année et lancé la commercialisation de son concept en mai dernier, la start-up clôture actuellement une levée de fonds de 800 000 euros auprès de business angels. Ces capitaux supplémentaires lui permettront de structurer son modèle l'an prochain, de se développer à une plus grande échelle sur le territoire en se rapprochant de communes intéressées, de continuer à recruter pour atteindre la dizaine de salariés fin 2023, et d'atteindre la rentabilité en 2024 selon les projections du business plan.

Outre la France, Stirrup lorgne également le marché américain. « Aux Etats-Unis, la philanthropie est très développée et implique des montants beaucoup plus élevés qu'en France. A terme, nous souhaitons donc nous y expatrier », affirme Delphine Barthe. D'ailleurs, l'entrepreneure a été sélectionnée par Sista Partner, une structure qui soutient les femmes dans leurs levées de fonds, pour préparer, déjà, un autre tour de table pour l'année prochaine dans le but de s'industrialiser et de conquérir l'Amérique...

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