Frédéric Mitterrand veut lancer une carte "musique en ligne" avant l'été

Le ministre de la Culture voudrait lancer la carte "Musique en ligne" pour la Fête de la musique le 21 juin. Il souhaite également développer un plan en quatre axes pour le secteur.

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, inaugurant ce dimanche le 44e Marché international de la Musique (Midem) à Cannes, indique qu'il veut mettre en place la carte "Musique en ligne" avant l'été. Il nommera dans les prochains jours un chef de projet pour mettre en place ce dispositif, destiné à inciter les jeunes à acheter légalement la musique en ligne.

Le ministre souhaiterait à titre personnel une carte vendue autour de 25 euros qui permettrait de dépenser 50 euros dans l'achat de titres ou l'abonnement à des services de musique. Mais le montant de la participation du budget de l'Etat reste à débattre avec Bercy.

Cette carte, déjà soutenue par le président Nicolas Sarkozy lors de ses v?ux au monde de la Culture le 8 janvier, est l'élément principal du soutien au développement de la consommation légale de musique, premier axe du plan d'action développé par Frédéric Mitterrand, en faveur du secteur de la musique. Un secteur dont la crise se traduit déjà par le recul du lancement de nouveaux artistes et de la diversité des répertoires. "Cette crise a commencé à entamer l'exception culturelle française", a déploré Frédéric Mitterrand.

Le second axe concerne la simplification du régime de gestion des droits sur la musique en ligne. Pour déminer le sujet de la refonte du système de gestion des droits des producteurs et artistes-interprètes, il a nommé un médiateur. Le sujet divise en effet la filière musicale depuis la proposition de la mission "Création et Internet" dite mission Zelnik, de confier ces droits à une société de gestion collective. Le rapport de la mission prône cette solution pour plus de transparence et une meilleure répartition des revenus entre plateformes légales de musique, producteurs, et artistes, seule capable d'assurer la pérennité économique des services de musique sur Internet.

Un plan en quatre axes

Les producteurs, majors comme la plupart des labels indépendants - à l'exception sans doute de Naïve, dirigée par Patrick Zelnik, et co-auteur des préconisations de la mission du même nom, y sont farouchement opposés. C'est Emmanuel Hoog, patron de l'Institut national de l'audiovisuel et ex-membre de la mission Tessier sur la numérisation du patrimoine culturel, qui devra rechercher une solution consensuelle, dans le délai d'un an suggéré par la mission Zelnik. Faute de quoi, la gestion collective ne sera plus une "éventualité" mais une "obligation" a averti le ministre.

Troisième axe de son plan d'action, l'investissement en faveur de la création. Producteurs et artistes interprètes ont déjà obtenu une revalorisation du barème de la rémunération qu'ils perçoivent de la part des radios, et plus récemment des lieux publics diffusant de la musique. Une injection de 50 millions d'euros supplémentaires à l'horizon 2014.

L'amélioration du crédit d'impôt à la production, crée en 2006 et prolongé jusqu'en 2012 est également sur l'agenda du ministère, tout comme une augmentation des fonds de garanties gérés par l'IFCIC (L'Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC).

En revanche sur les propositions de la mission Zelnik, destinées à financer la création culturelle - une taxe sur la publicité sur Internet notamment sur Google, et une réduction de l'assiette du taux de TVA réduit des fournissers d'accès à Internet - le ministre a déclaré "Je n'ai pas d'opinion, j'attends le résultat des discussions avec Bercy".

Défense de la télévision publique

Enfin, l'action du ministère veut se consacrer à convaincre les autres pays européens. "Nous ne pouvons agir seuls. Il faut reviser le cadre communautaire sur la TVA" pour obtenir des taux réduits sur les biens culturels, a indiqué le ministre, qui compte sur sa "complicité" avec la ministre de la Culture espagnole, pendant que l'Espagne assure la présidence européenne.

Soulignant enfin le "rôle crucial" de la télévision et de la radio, le ministre s'est dit prêt à revoir le cahier des charges de la télévision publique pour imposer une meilleure exposition de la chanson française. Tout en saluant la retransmission, ce dimanche sur France 2 du concert de solidarité pour Haïti, en direct du Zenith à Paris.

Par ailleurs, Frédéric Mitterrand a profité de la conférence de presse qu'il donnait ce dimanche au Midem à Cannes, pour se dire "choqué des attaques d'un député européen" contre la télévision publique. Il visait sans le nommer Vincent Peillon, le responsable PS qui a accusé "certains dirigeants" du service public de "servilité", ce samedi dans "le Monde". "Le jeu politique dérape", a estimé le ministre. "Quand on fait peser le soupcon de servilité du service public" sur les journalistes, du service public, ceux qui sont la voix républicaine de l'information, on sort du jeu politique. "

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.