2010, année zéro du paiement sur mobile

La technologie du paiement sans contact est maîtrisée depuis longtemps, mais les opérateurs télécoms se décident maintenant à accélérer le pas sur ce nouveau service.

Le téléphone « VIP » officiel du Mobile World Congress cette année n'était ni le Nexus One de Google, encore moins l'iPhone d'Apple, absent du salon, ni le Windows Phone de Microsoft, encore théorique. C'était un Samsung. Rien de révolutionnaire au niveau design, un téléphone à écran tactile comme un autre. En revanche, sous sa coque, le téléphone cachait une puce NFC, une technologie qui permet de payer ses achats simplement en posant l'appareil sur une borne. Les 400 « VIP » qui avaient l'appareil dans la poche, avec un compte crédité de 75 euros, ont ainsi pu pendant les quatre jours du salon faire des achats dans 30 magasins partenaires qui avaient été équipés de bornes de paiement fabriquées par le français Ingenico.

Cette initiative, la première de ce type au Mobile World Congress, visait à démocratiser le paiement mobile sans contact alors que ce service peine à décoller dans les pays développés. Seul le Japon est aujourd'hui en pointe dans ce domaine grâce au plus gros opérateur mobile du pays, NTT DoCoMo, qui a profité de posséder une banque dans son giron pour lancer ce service il y a quelques années. Depuis, 50 % de ses clients peuvent payer avec leur mobile.

commission sur transaction

Le principal point de blocage n'est pas technologique. Le NFC est connu et maîtrisé depuis longtemps. Les problèmes de sécurité sont contrôlés. Sinon, comment expliquer que des millions de cartes bancaires soient équipées du paiement sans contact aux États-Unis et utilisées tous les jours dans les commerces. Le blocage réside dans les relations entre les opérateurs de téléphonie mobile et les banques. À qui revient la commission prise sur la transaction ? Aux États-Unis, les quatre grands opérateurs mobiles, Verizon Wireless, AT&Tmp;T, Sprint et T-Mobile, cherchent à sortir de l'impasse. Quitte à passer en force sans l'aide des banques. Ils réfléchissent à créer une plate-forme commune, avec un partenaire financier non connu, qui ne serait pas un des trois grands acteurs du paiement par carte (Visa, American Express et MasterCard) afin de lancer le service dès cette année. Les revenus tirés seraient alors partagés entre les partenaires. « C'est une nouvelle que toute l'industrie attend depuis trois ans car cela donnerait une vraie impulsion au marché », souffle Rémy de Tonnac, le président d'Inside Contactless, une société française, numéro un aux États-Unis des puces NFC pour cartes bancaires sans contact.

En France, plusieurs initiatives ont été lancées. La dernière, à Nice, où près de 10.000 téléphones, identiques à celui distribués à Barcelone, seront déployé pour tester le système. « Il faudrait aller plus loin. Que le gouvernement pousse à un déploiement en région parisienne. Il n'y a que comme cela que les volumes commenceront à gonfler, que l'écosystème verra le jour », milite Rémy de Tonnac. Pour l'instant, peu de constructeurs de téléphone se sont lancés dans le NFC. Les appareils équipés de puce se comptent encore sur les doigts d'une main.

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