Autoriser TF1 à racheter TMC et NTI serait une "faute lourde" du CSA

En autorisant TF1 à racheter les chaînes TMC et NT1, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a commis une "faute lourde de régulation", selon le président du directoire du groupe M6 Nicolas de Tavernost, qui demande au CSA d'annuler sa décision.

Selon le président du directoire du groupe M6 Nicolas de Tavernost, qui s'exprime ce mardi dans Les Echos, la décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) d'autoriser le rachat par TF1 des chaînes TMC et NT1 est "une faute lourde de régulation du secteur de la télévision".

"C'est pour cela que nous entendons utiliser tous nos droits pour la contester", en déposant un recours en annulation devant le Conseil d'Etat, explique également Nicolas de Tavernost "Au milieu des années 2000, les autorisations de TNT ont été accordées - comme la loi le prévoyait - en priorité à des groupes indépendants, plutôt qu'aux chaînes historiques. [...] Permettre à TF1 de mettre la main sur les chaînes du groupe AB est donc contraire à l'esprit de la loi ; le CSA ne peut changer les règles du jeu en fonction des opérateurs", explique-t-il, estimant que cette opération vient "renforcer un opérateur déjà en position dominante".

Conditions au rachat

Après une longue procédure, le CSA avait annoncé le 25 mars que TF1 avait obtenu son feu vert définitif pour ce rachat, sous un certain nombre de conditions garantissant  "le pluralisme et la diversité de l'offre de programmes".

Parmi ces conditions, les deux chaînes devront diffuser des programmes inédits entre 14 et 23 heures, pour un total d'heures de 365 par an pour TMC et 456 pour NT1. Elles devront aussi diffuser une émission culturelle à une heure "décente" ainsi que six spectacles vivants par an pour TMC et 12 pour NT1. En outre, NT1 devra remplir ses quotas diffusion de fiction française entre 18 et 23 heures, et non plus entre midi et minuit comme jusqu'à présent.

Pour Nicolas de Tavernost, ces conditions "sont temporaires", et "ne résolvent en rien la question essentielle de la position dominante de TF1".  Le patron de M6 juge aussi n'avoir pas pu défendre sa position devant le CSA : "Nous avons eu l'impression que les jeux étaient faits", lance-t-il.
 

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