2017, un bon cru pour Amazon... et Jeff Bezos

Par Anaïs Cherif  |   |  759  mots
La fortune de Jeff Bezos, PDG d'Amazon, frôle les 100 milliards de dollars... (Crédits : Reuters/Joshua Roberts)
Le PDG d'Amazon est l'homme le plus riche du monde, avec une fortune évaluée à 99 milliards de dollars... Jeff Bezos a profité d'une forte hausse de l'action d'Amazon en 2017, vingt ans après son introduction en Bourse.

Il y a quelques mois, Jeff Bezos se demandait quoi faire de sa fortune... Le PDG d'Amazon va pourtant devoir se faire à l'idée : à 53 ans, il est devenu l'homme le plus riche du monde en 2017, selon le classement Bloomberg des milliardaires. Sa fortune s'établit à 99 milliards de dollars (+ 33,7 milliards par rapport à 2016). L'homme d'affaires a ainsi récolté plus de 90 millions de dollars par jour - soit environ 63.000 dollars par minute ! Le PDG d'Amazon depuis 1996 détrône durablement pour la première fois Bill Gates (91,8 milliards de dollars) et Warren Buffet (85,3 milliards de dollars).

Il faut dire que 2017 a été un bon cru pour Amazon. Jeff Bezos, qui détient 16,4% du groupe, a ainsi profité de la forte hausse de l'action Amazon l'année dernière (+57 %), précise Les Echos. La capitalisation de la société de Seattle est désormais de 563 milliards de dollars - seulement devancée par Apple (867 milliards), Alphabet maison-mère de Google (729 milliards) et Microsoft (660 milliards). En effet, l'action a dépassé la barre symbolique des 1.000 dollars pour la première fois en mai dernier - lors du 20e anniversaire de son introduction en Bourse. L'action vaut désormais 1.170 dollars.

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Forte demande pour le cloud

Crée comme un simple vendeur de livres en ligne, Amazon est aujourd'hui sur tous les fronts : e-commerce, streaming musical et vidéo, grande distribution... Moins connu du grand public, le géant américain bénéficie aussi d'une forte demande pour son service informatique dématérialisé ("cloud"), particulièrement auprès des entreprises. L'entreprise de Seattle fait le pari dès 2006, en lançant sa division Amazon Web Services (AWS). Elle permet aux entreprises de louer des serveurs, plutôt que de les posséder. Ainsi, au troisième trimestre 2017, AWS a totalisé un chiffre d'affaires de 4,58 milliards de dollars (+41,9%).

Sur la même période, Amazon a totalisé un chiffre d'affaires de 43,7 milliards de dollars (+34%) - contre 32,71 milliards de dollars pour le même trimestre en 2016. C'est une première pour une période hors fêtes de fin d'année, soulignait alors le Wall Street Journal. L'activité de distribution du groupe américain a largement profité du Prime Day, journée de remises organisée par le groupe en juillet dernier. En parallèle, l'entreprise de Seattle continue de développer son cœur de métier : la livraison. Le géant du commerce en ligne a planché sur la livraison par drones et expérimenté le drive. Il réfléchirait même à une livraison par voiture autonome et pourquoi pas, livrer la lune d'ici 2020.

13,7 milliards de dollars pour le rachat de Whole Foods

L'année dernière, Amazon a aussi signé sa plus grosse opération jamais réalisée - mais également son offensive la plus importante dans la distribution physique. L'entreprise de Jeff Bezos a mis la main sur l'enseigne bio américaine Whole Foods pour 13,7 milliards de dollars, qui a généré un chiffre d'affaires de 1,3 milliard de dollars au troisième trimestre. Enfin, Amazon a confirmé le succès de son enceinte intelligente Echo, malgré l'arrivé sur le marché des produits concurrents de Google, Microsoft et bientôt Apple.

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Tout n'est pourtant pas si rose chez Amazon. Comme les années précédentes, sa bête noire reste les conditions de travail, régulièrement critiquée. Ainsi, un mouvement de grève a été lancé en Italie et en Allemagne cette année pendant le Black Friday, journée de super-promotion en novembre.

"Amazon joue avec la santé de ses employés. La pression pour faire plus en un minimum de temps, les évaluations de performance et la surveillance sont permanentes" alors que les temps de récupération sont "insuffisants", dénonçait Verdi, le principal syndicat allemand des services.

Les pratiques d'Amazon avec ses vendeurs sont aussi décriées en France. L'enseigne a été assignée en justice pour "pratiques abusives", accusée d'établir un "rapport déséquilibré avec ses fournisseurs". Ce n'est pas tout. Amazon a aussi provoqué un "bad buzz" en novembre dernier, accusé d'encourager la délation. L'enseigne avait mis en place un "concours" entre tous les salariés de son entrepôt de Lille. Ces derniers étaient encouragés à signaler les manquements aux règles de sécurité de leurs collègues en remplissant un bulletin "Faux pas". En échange, ils pouvaient obtenir un bon point avec une récompense à la clé.