Bouygues Telecom a de nouveau la cote

Dans une note récente, les analystes de JPMorgan estiment que Bouygues Telecom devrait continuer à afficher de bons résultats. Une revanche pour l’opérateur de Martin Bouygues. Lequel a longtemps fait figure d’« homme malade » sur le marché français des télécoms.
Pierre Manière
Martin Bouygues, le chef de file du groupe Bouygues, maison-mère de Bouygues Telecom.
Martin Bouygues, le chef de file du groupe Bouygues, maison-mère de Bouygues Telecom. (Crédits : © Benoit Tessier / Reuters)

Aujourd'hui, les observateurs sont presque unanimes : Bouygues Telecom a retrouvé du poil de la bête sur le marché français des télécoms. Un constat notamment partagé par les analystes de JPMorgan. Dans une note récente, ceux-ci remarquent que le chiffre d'affaires et l'excédent brut d'exploitation de l'opérateur de Martin Bouygues ont tous deux été supérieurs aux attentes lors des deux derniers trimestres, rapporte ce mercredi l'agence Reuters. De quoi les pousser à réviser leur recommandation sur Bouygues, sa maison-mère, à « surpondérer », contre « neutre » auparavant.

Cette appréciation est la conséquence des bons résultats commerciaux et financiers affichés dernièrement par Bouygues Telecom. Pour rappel, l'opérateur a vu son bénéfice net progresser fortement au premier semestre, à 141 millions d'euros. Surtout, il affiche une importante conquête de clients. Au deuxième trimestre, la filiale de Bouygues a recruté quelques 41.000 abonnés dans l'Internet fixe, et 120.000 dans le mobile. Martin Bouygues n'a pas boudé son plaisir, fin août, en commentant ces résultats. « C'est le produit de grands efforts », s'est-il félicité. Avant de juger que ses troupes ont su « concentrer [ses] investissements [...] dans des zones très ciblées ».

La proie est devenue chasseur

Lors d'une rencontre avec la presse, la semaine dernière, Olivier Roussat, le PDG de Bouygues Telecom et DG délégué de la maison-mère, affichait, pour sa part, un visage très satisfait. Devant les journalistes, il a rappelé qu'il y a environ deux ans, beaucoup d'observateurs jugeaient pour le moins incertain l'avenir du groupe dans les télécoms. Plombé par la guerre des prix suite à l'arrivée de Free Mobile il y a six ans, l'opérateur a essuyé une passe très difficile. Plusieurs analystes jugeaient que le groupe n'aurait, notamment, pas les moyens d'investir suffisamment dans la fibre et l'Internet fixe à très haut débit. Ce qui en faisait, alors, une proie naturelle pour ses rivaux et leurs éternels rêves de consolidation du marché. SFR puis Orange ont chacun tenté de racheter Bouygues Telecom. Mais aucune de ces tentatives n'a pu aboutir.

Désormais, la donne a changé. C'est maintenant Free, le grand rival de Bouygues Telecom, qui se retrouve en fâcheuse posture. L'opérateur de Xavier Niel, qui perd des fidèles dans l'Internet fixe comme dans le mobile, a effacé près de la moitié de sa valeur en Bourse depuis un an. Dans leur note, les analystes de JPMorgan font ainsi part de leur prudence à l'égard d'Iliad, la maison-mère de Free, au point de dégrader leur conseil de « surpondérer » à « neutre ». Bouygues, de son côté, a troqué son costume de proie pour celui de chasseur. Depuis quelques mois, les perspectives d'un rapprochement avec SFR sont souvent évoquées. Tout va décidément très, très vite dans le marché aussi agité qu'ultra-concurrentiel des télécoms françaises.

Pierre Manière

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