Mon environnement est-il sain ? La mBox, le nouveau boîtier connecté de la startup Meersens, répond à cette question. L'objet permet d'évaluer son exposition à une grande liste de dangers pour la santé, comme les particules fines de l'air, les ondes électromagnétiques ou l'exposition aux rayons UV. Il mesure aussi les traces de gluten dans les aliments et la qualité de l'eau. Conçue pour le grand public, cette box portative réalise l'analyse de l'environnement de l'utilisateur grâce à des petites capsules nommées mSens - en fait des capteurs environnementaux - spécialisées dans la détection d'un danger spécifique. Quelques secondes plus tard, les résultats, basés sur les standards de l'OMS, sont envoyés sur smartphone. Fondée par deux ingénieurs, la startup lyonnaise, qui sera récompensée à Las Vegas d'un Innovation Award dans la catégorie Tech For a Better World, présente son boîtier comme unique au monde.
« On trouve déjà sur le marché des capteurs connectés pour mesurer toutes sortes de dangers, mais aucune solution ne propose de couvrir avec un même objet l'ensemble du spectre. Notre innovation permet de reprendre le contrôle sur ce que l'on respire, ce que l'on boit, ce que l'on mange », exposent les cofondateurs Louis Stockreisser et Morane Rey-Huet.
Le scandale du lait frelaté en Chine comme élément déclencheur
C'est justement lorsque ce dernier vivait en Chine avec sa famille, dans une précédente vie professionnelle, que l'idée de Meersens lui est venue. Père de jeunes enfants au moment où éclate un scandale de lait frelaté dans le pays, il regrette alors de ne pas avoir à sa disposition un outil lui permettant de mesurer la bonne qualité des produits qui garnissent ses étagères. Il décide alors de plancher sur sa propre solution, qu'il conçoit dès le départ comme une « véritable sentinelle de la santé ». Commercialisée autour de 100 euros dans la foulée du CES 2019, la première version sera proposée avec une gamme de six capsules détectrices de risques, vendues entre 1 et 30 euros l'unité. Une offre amenée à rapidement s'étoffer.
« Nous réfléchissons à la possibilité de proposer l'analyse des métaux lourds, des pesticides, du bruit... La box pourrait avoir des centaines d'applications, nous allons donc mettre à contribution notre communauté pour définir quels capteurs développer en priorité, en fonction de leurs attentes », détaillent les cofondateurs, qui revendiquent déjà 30 000 utilisateurs pour leur application, lancée il y a quelques mois, qui repose sur une communauté « lanceuse d'alerte » de dangers potentiels, par exemple un ressenti de pollution de l'air.
Si le concept de Meersens peut paraître anxiogène en pointant des dangers sanitaires partout autour de nous, ses fondateurs présentent leur solution comme un outil préventif. « Le problème de notre environnement ne se résoudra pas en faisant la politique de l'autruche. Mais nous ne laissons pas l'utilisateur seul avec les résultats de ses analyses. Nous lui apportons des bonnes pratiques et des solutions concrètes, validées par notre communauté et des experts, médecins et nutritionnistes. Nous nous inscrivons dans un processus positif de prévention des risques.»
Pour la première année de commercialisation, Meersens espère écouler environ un millier d'exemplaires de sa box. En visant prioritairement les marchés français et américains, où la startup envisage une implantation commerciale dès l'année prochaine, avec le rêve de transformer l'entreprise en licorne française.
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