CES 2019 : une batterie nomade universelle signée Otonohm

LES STARTUPS STARS / HAUTS-DE-FRANCE. Se recharger sur n'importe quelle source renouvelable ou non renouvelable : c'est la promesse du nouveau produit imaginé par une startup lilloise. Son dispositif, ultra-économe en énergie lors du chargement, mise également sur son côté multi-usages.
(Crédits : Otonohm)

Passer d'un sac à dos équipé de batteries externes pour alimenter des téléphones portables... à des batteries rechargeables en mobilité, avec des performances inédites sur le marché : c'est le changement de stratégie qu'a opéré la startup lilloise Otonohm. « Nous nous étions lancés en 2016 avec le premier sac à dos équipé d'une prise de courant en 230 volts : c'était une innovation d'usage mais, comme toute innovation, elle a été l'objet de copies », raconte Christophe Piquemal, un Catalan associé à son ami breton Elérig Escallot, actuellement en programme d'accélération à EuraTechnologies à Lille.

Si la marque continue de proposer des solutions d'énergie nomades (notamment des minipanneaux solaires et des stations de recharge multiprises), les cofondateurs en ont tiré les leçons : « Notre nouvelle technologie repose aujourd'hui sur plusieurs brevets internationaux. Elle répond aussi à notre envie de mettre au point des batteries proposant le meilleur compromis taille/poids/ performance/durée de vie du marché ». Leur pari est de miser sur l'optimisation du chargement plutôt que d'améliorer l'hydro-chimie de la batterie.

Pour les professionnels et les particuliers sportifs

Mais pas que. « Otonohm, c'est un peu comme si on pouvait emporter une prise de courant avec soi », résume Christophe Piquemal. La batterie offre en effet plusieurs possibilités de rechargement : avec un panneau solaire, grâce de petites turbines éoliennes ou hydrauliques, mais aussi via l'allume-cigare ou le secteur puisqu'elle est équipée de toutes les prises standard.

Ces qualités positionnent la nouvelle batterie d'emblée sur deux marchés, celui des particuliers (sportifs, voyageurs, travailleurs nomades, etc.) et celui des professionnels en mobilité, faisant d'elle une alternative aux groupes électrogènes. Otonohm s'inscrit aussi dans une approche écoresponsable. « Quand vous rechargez votre portable, la batterie chauffe : c'est de l'énergie perdue. Sur le marché, les batteries restituent en général seulement 60 % de l'énergie chargée, alors que la nôtre en restitue 97-98 % », poursuit Christophe Piquemal, revendiquant un « bon sens paysan » anti-gâchis.

L'innovation a nécessité plusieurs centaines de milliers d'euros de R & D, en partenariat avec le CEA. Otonohm a apporté un soin tout particulier à la durabilité de sa batterie et à la possibilité d'avoir des usages multiples. « On peut l'utiliser avec tout : le vélo, la trottinette, le téléphone, l'ordinateur, la perceuse électrique, mais aussi le téléviseur, la glacière en passant par le chauffe-biberon...», liste l'entrepreneur. Le chargeur d'appoint dédié à un usage unique devient alors universel, d'une tension allant de 5 à 230 volts, pour l'ensemble des objets fonctionnant au moyen de courant continu ou alternatif.

Reste un défi, et de taille : convaincre les industriels afin qu'ils l'intègrent dans la fabrication de leurs produits. Un grand constructeur automobile, une marque de scooter et un fabricant de bateau sont d'ores et déjà intéressés.

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Et aussi...

Parmi les 26 startups de la délégation des Hauts-de-France qui seront présentes au CES 2019 de Las Vegas, certaines ont de nombreux atouts pour faire parler d'elles. C'est le cas de Carfit, qui a développé un système de maintenance prédictive destiné aux automobiles : un boîtier analyse les vibrations d'une voiture et en déduit les durées de déplacement, les distances parcourues et le comportement du conducteur, préconisant les révisions ou changements ad hoc. De son côté, IbanR est le « premier kakemono digital multimédia ». Équipé d'un écran LED, cette affiche verticale est repliable, facilement transportable, et déployable en moins d'une minute. Enfin, Parkki a développé une application et un capteur destinés à être posés sur l'éclairage public pour analyser l'utilisation des places de parking. Objectif : mieux informer les automobilistes sur les places libres mais aussi les gérants d'infrastructures. D.J.

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Commentaires 2
à écrit le 27/05/2019 à 17:50
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Cette start up est une honte, le fabricant crée des articles à l'obscolence programmé qui se trouvent ne pas être remplaçable et la seule solution proposé est : investissez dans notre nouvel article à 200euros, on est sympa, on vous fera une remise. ...

à écrit le 06/01/2019 à 18:57
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C'est une belle idée, et surtout française. La France a de quoi briller au niveau technologique. Après y'a toujours un grand pas entre l'idée et la mise sur le marché à un prix raisonnable. Passer par un le crowdfunding pourrait être intéressant.

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