Coup de tonnerre : TF1 et M6 abandonnent leur projet de fusion

Les groupes TF1 et M6 ont annoncé vendredi l'abandon de leur projet de fusion, jugeant qu'il ne présente « plus aucune logique industrielle » compte tenu des concessions qui leurs sont réclamées par l'Autorité de la concurrence, notamment la cession de la chaîne TF1 ou M6.
(Crédits : Charles Platiau)

Coup de tonnerre. TF1 et M6 abandonnent leur projet de fusion. Les concessions nécessaires pour arracher l'accord de l'Autorité de la concurrence étaient trop importantes. Pour les ceux groupes, le projet ne présente « plus aucune logique industrielle » compte tenu des concessions qui leurs sont réclamées, notamment la cession de la chaîne TF1 ou M6.

« Bouygues, RTL Group, TF1 et le groupe M6 mettent aujourd'hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, annoncé le 17 mai 2021 », expliquent les quatre entités dans un communiqué. Pour rappel, cette opération visait, pour Bouygues, la maison-mère de TF1, à racheter son rival, le groupe M6, filiale à 48% de RTL Group, lui-même propriété de l'allemand Bertelsmann.

Puisque « seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l'autorisation de l'opération », les parties ont conclu « que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle ».

La question du « marché pertinent » au coeur du débat

Dans un communiqué publié après l'annonce de Bouygues, l'Autorité de la concurrence dit prendre acte de cette décision et rappelle que « l'opération aurait pu engendrer des risques concurrentiels majeurs notamment sur les marchés de la publicité télévisuelle et de la distribution de services de télévision.»

« La puissance de marché des groupes TF1 et M6 réunis, qui sont, aujourd'hui, les deux plus proches concurrents sur le marché de la publicité télévisée, fait naître un fort risque de hausse des prix des espaces de publicité vendus par les parties au détriment des annonceurs et des consommateurs », dit Benoît Coeuré, le président de l'Autorité, dans ce communiqué.

Sur le marché de la publicité à la télévision, l'ensemble TF1-M6 représenterait environ 75% du marché. En réalité, la définition du « marché pertinent », en matière de publicité, était au cœur des débats. Pour l'autorité, seul comptait le marché de la publicité télévisuelle, tandis que les partisans du mariage assurait qu'il fallait inclure la publicité numérique.

« Les parties déplorent que l'Autorité de la Concurrence n'ait pas pris en compte l'ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l'audiovisuel français », expliquent les quatre entités dans leur communiqué vendredi. « Elles restent convaincues que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales », ajoutent-elles.

Concessions insuffisantes

Fin juillet, l'Autorité avait jeté un froid sur ce projet, en considérant déjà que l'opération soulevait « des problèmes de concurrence significatifs ». Pour diminuer l'influence du futur ensemble sur le marché de la publicité, les deux prétendants au mariage proposaient que les régies des chaînes TF1 et de M6 soient séparées. D'autres engagements portaient sur les acquisitions et la circulation des contenus au sein du nouvel ensemble, ou encore sur la préservation des contrats de distribution des chaînes via les box des opérateurs télécoms, lesquels seraient prolongés d'un an. Pas plus tard que la semaine dernière, l'Autorité de la concurrence avait mené deux jours d'auditions des parties intéressées par la fusion à huis clos et devait rendre sa décision mi-octobre. Les services d'instruction de l'Autorité avaient, lors des auditions, réitéré leur position de fin juillet, plutôt défavorable et sans « véritable changement », malgré les concessions proposées depuis par les chaînes.

Lire aussiPourquoi TF1 et M6 jettent l'éponge sur leur projet de fusion

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Commentaire 1
à écrit le 16/09/2022 à 19:19
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Que des histoire de gros sous !!! Mais qui tient compte de l'intérêt du téléspectateur sans lequel la publicité disparaîtrait ?

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