Facebook supprime des comptes dans sa "course aux armes" contre les manipulations politiques

Le réseau social a déclaré mardi avoir supprimé 32 comptes à l'origine d'une campagne d'influence, alors que les élections législatives américaines se dérouleront en novembre. Objectif : éviter une redite du scandale de 2016, lorsque Facebook avait été accusé d'avoir diffusé de la propagande russe lors de la campagne présidentielle.
Anaïs Cherif
Facebook est le plus grand réseau social au monde avec plus de 2 milliards d'utilisateurs mensuels.
Facebook est le plus grand réseau social au monde avec plus de 2 milliards d'utilisateurs mensuels. (Crédits : Dado Ruvic)

Nouvelles tentatives de manipulation politique en vue chez Facebook. Le plus grand réseau social au monde a annoncé mardi avoir supprimé 32 comptes ou profils sur Facebook et Instagram - son application de partage de photos - à l'origine de campagne d'influence à l'approche des élections législatives de mi-mandat aux États-Unis. Selon Facebook, ces comptes participaient à une action "coordonnée".

"Ce genre de comportement n'est pas permis sur Facebook parce que nous ne voulons pas que des personnes ou des organisations créent des réseaux de comptes en mentant aux autres sur leur identité et sur leurs activités", précise la compagnie dans un message sur son blog. "Nous sommes dans les toutes premières phases de notre enquête et nous n'avons pas encore toutes les données."

Parmi les grandes inconnues : quelle est l'identité du groupe qui se cache derrière cette campagne ? Facebook dit ne pas avoir identifié les auteurs, mais indique qu'"une partie de ces activités est cohérente avec ce que [Facebook] avait vu de la part de Internet Research Agency (l'organisation liée à la Russie)" au moment de l'élection présidentielle de 2016. Facebook dit également avoir trouvé "des liens" entre les comptes supprimés "et les comptes de l'IRA, désactivés l'année dernière".

11.000 dollars dépensés en pub

Pour autant, ces nouveaux acteurs seraient également plus difficiles à tracer.

"Nous faisons face à des adversaires déterminés, bien financés, qui n'abandonneront jamais et changent tout le temps de tactique. C'est une course aux armes, et nous aussi nous avons constamment besoin de nous améliorer", explique le groupe de Mark Zuckerberg dans un communiqué.

Parmi les 32 comptes supprimés, le plus ancien avait été créé en mars 2017 et le plus récent, en mai 2018. Au total, ils ont publié près de 10.000 messages sur Facebook et Instagram. Ces pages étaient suivies par 290.000 comptes et ont dépensé 11.000 dollars pour sponsoriser près de 150 contenus, les rendant ainsi plus visibles. Enfin, les pages concernées avaient créé une trentaine d'événements depuis mai 2017.

Lire aussi : Publicité : Facebook et Twitter se font les apôtres de la transparence

Baptême du feu pour Facebook

Les élections de mi-mandat, en novembre prochain, s'apparenteront à un baptême du feu pour Facebook. Alors que le réseau social est embourbé depuis mars dans le scandale de fuite de données Cambridge Analytica, une redite des accusations de 2016 serait malvenue. Lors de la course à la Maison Blanche il y a deux ans, le réseau social a servi de plateforme de diffusion de propagande attribuée à la Russie. Le but : discréditer la candidate démocrate Hillary Clinton, jugée par Moscou moins favorable aux intérêts de la Russie, selon les agences de renseignement américaines.

L'entreprise de Mark Zuckerberg avait été appelée à témoigner devant le Congrès, où elle avait admis qu'environ 126 millions d'Américains avaient été exposés à du contenu généré par des entités russes sur deux ans. Facebook avait alors fait son mea culpa, s'excusant de ne pas avoir détecté plus tôt ces malversations. Une répétition d'une telle ampleur ferait planer des accusations de laxisme sur le réseau social. Facebook anticipe donc en jouant la carte de la transparence, et martèle dans son communiqué de presse : "Le manque d'attribution ferme dans ce cas [sur l'identité des auteurs] ou d'autres ne suggère pas un manque d'action." En juin, Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook, confirmait que la lutte contre les faux comptes était la priorité de l'entreprise d'ici le prochain scrutin américain.

| Lire aussi : Après des scandales à répétition, Facebook anticipe un ralentissement de sa croissance

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 02/08/2018 à 9:12
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Que facebook fasse le ménage dans ses faux comptes n'est pas du luxe non plus, alors certes ils sont moins ravagés que Twitter par le fléau mais il serait temps d'arrêter tout ces bots qui ne font que gaspiller l'énergie mondiale pour nous vendre des...

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