IA vocale, robotique, 5G, voitures autonomes... ce qu'il faut attendre du CES 2019

Tous les ans, le consultant Olivier Ezratty publie un rapport de référence de plusieurs centaines de pages sur le CES, qui analyse à la fois l'état de l'innovation mondiale et la présence de la France dans le plus grand salon technologique de la planète. Il fait le point pour La Tribune sur la prochaine édition.
Olivier Ezratty, consultant, auteur d'un rapport annuel sur le CES de Las Vegas.
Olivier Ezratty, consultant, auteur d'un rapport annuel sur le CES de Las Vegas. (Crédits : DR)

LA TRIBUNE - Vous avez déjà commencé à analyser le CES 2019 pour votre rapport. Comment se présente cette nouvelle édition ?

OLIVIER EZRATTY - Le CES est le salon où émergent les nouvelles tendances et où on découvre les premières utilisations concrètes de nouvelles technologies. On y a vu dans le passé les prémices de la maison intelligente, de la voiture autonome ou de la smart city, qui seront toujours en 2019 des thématiques très importantes. Le salon est aussi le reflet des technologies à la mode, qui sont en pleine « hype », comme en ce moment la blockchain ou il y a cinq ans l'impression 3D. Sur la base de mes premières observations, qui s'affineront évidemment lorsque je visiterai le salon, il n'y aura pas de grande nouveauté, dans le sens où on ne va pas voir une éclosion de produits utilisant une technologie qui n'était jusqu'alors pas mature. On va plutôt assister à un renforcement des tendances observées en 2018.

Lire aussi : CES Las Vegas 2019 : comment la French Tech tente de monter en gamme

L'intelligence artificielle sera donc le thème transversal du CES 2019 ?

Il y aura de l'intelligence artificielle partout, effectivement. De la maison à la voiture en passant par les villes et les entreprises. Il y aura des assistants personnels intelligents mis à toutes les sauces, y compris dans les objets connectés et dans les composants. Google, qui tente de détrôner Amazon sur ce marché, a un stand encore plus grand en extérieur, il sera immanquable.

L'autre tendance forte, c'est que l'automobile va encore monter en puissance. Le CES détrône de plus en plus le salon de Detroit pour les constructeurs mondiaux, à tel point que certains équipementiers comme Faurecia ne prennent même plus la peine d'y aller et présentent leurs nouveautés directement au CES, puisque le futur de la voiture passe par l'innovation technologique. On verra également beaucoup plus de réalité virtuelle, de réalité augmentée et de réalité mixte. Je suis curieux de découvrir au CES 2019 les premières lunettes de réalité augmentée compactes, issues d'un projet financé par la Commission européenne et, bien entendu, de tester les lunettes de réalité augmentée Magic Leap, apparues en 2018. Du côté des objets connectés, il y aura davantage d'innovations dans la santé, le bien-être ou encore la « baby tech ». Enfin, la présence de la Chine devrait encore s'affirmer avec des acteurs tels que Baidu, Alibaba, Huaweï et ZTE.

Les tendances émergentes de l'an dernier, comme la 5G, vont-elles se confirmer?

Oui, on va assister à la poursuite du brouhaha sur la 5G. Les premiers smartphones 5G y seront peut-être présentés, autour des composants de Qualcomm annoncés fin 2018. Je note de plus en plus d'innovations dans les composants. De nombreux acteurs, comme Samsung, Intel ou Qualcomm, vont présenter des unités de traitement pour l'intelligence artificielle dans leurs puces. La zone consacrée à la robotique sera plus importante, il y aura également énormément de drones. Enfin, je vais regarder les évolutions des standards technologiques, notamment dans le wi-fi. À l'inverse, il y a très peu de place cette année pour l'impression 3D, un signe que cette technologie peine à s'imposer auprès du grand public et tombe logiquement en disgrâce au CES.

Avec 412 entreprises dont 349 startups, la France a battu son record de présence en 2018. Qu'en sera-il cette année ?

Je m'attendais à une décrue, mais en fait le record sera encore battu. La French Tech, qui effectue un recensement sur la base de l'auto-déclaration, a annoncé le 11 décembre la présence de 328 startups. De mon côté, j'essaie d'aller toutes les chercher et j'en suis déjà à 414 entreprises de toutes tailles, dont 376 startups. Avec celles qu'il me reste à découvrir d'ici à la fin du salon, l'écart par rapport à l'an dernier va se creuser. Le CES reste donc très attractif pour les startups françaises.

Malheureusement, il y a toujours des erreurs de casting. C'est-à-dire des startups trop jeunes, trop « BtoB » [business to business, des entreprises qui créent des produits pour le marché professionnel, Ndlr], avec un produit logiciel inadapté au salon, et qui ne vont pas tirer de grandes retombées de leur présence au CES mais qui y vont quand même. Généralement, cela représente environ 15 % de l'effectif total. Pourtant, j'ai déjà relevé que plus de 200 startups françaises présentes en 2018 ne reviennent pas en 2019. C'est un chiffre intéressant, d'autant plus que le pourcentage augmente chaque année (il passe de 62 % à 65 %). La présence au CES devrait s'inscrire dans une stratégie marketing de long terme, pas se réduire à un coup unique. Le salon reste incontournable pour les startups qui se lancent avec un produit grand public, mais elles doivent bien s'y préparer.

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Commentaires 2
à écrit le 07/01/2019 à 20:28
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garbage in garbage out

à écrit le 07/01/2019 à 19:53
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Rien, institution à réformer..

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