Intel : Paul Otellini tire sa révérence, victime du virage manqué du mobile

A la tête d'Intel depuis plus de 7 ans, ce patron emblématique a réalisé toute sa carrière chez l'inventeur du microprocesseur. Mais il a mal négocié le virage du smartphone et des tablettes.
Paul Otellini, le PDG d'Intel. Copyright Reuters

C'est une figure de la Silicon Valley qui se retire. Paul Otellini, 62 ans, à la tête d'Intel depuis plus de 7 ans, va prendre sa retraite et quitter ses fonctions de PDG et d'administrateur au mois de mai prochain, à l'issue de l'assemblée générale. La firme de Santa Clara a fait cette annonce surprise ce lundi en début d'après-midi dans un communiqué rendant hommage à ce «très bon dirigeant». Paul Otellini n'a été «que le cinquième patron d'Intel en 45 ans d'histoire», souligne le président du conseil d'administration, Andy Bryant. Le conseil va lancer un processus de recrutement, interne et externe, au cours des six mois à venir pour trouver le successeur d'Otellini, dont le départ était plutôt attendu à l'âge légal de la retraite, 65 ans, comme son prédécesseur Craig Barrett. L'action Intel a immédiatement décroché de plus de 1,6% sur le Nasdaq avant de se ressaisir. Intel est valorisé 100 milliards de dollars, mais s'est fait dépasser par le géant des puces pour téléphone mobile Qualcomm (106 milliards). 

Victime du déclin du marché du PC
«J'ai eu le privilège de diriger l'une des plus grandes entreprises du monde. Après près de quatre décennies au sein du groupe et huit ans comme directeur général, il est temps de passer à autre chose et de céder les rênes à une nouvelle génération de dirigeants», déclare Paul Otellini dans le communiqué, tout en se disant disponible pour conseiller le management après son départ. Intel annonce d'ailleurs la promotion de trois jeunes dirigeants, Renee James, la directrice des logiciels, Brian Krzanich, le directeur opérationnel, et Stacy Smith, le directeur financier également en charge de la stratégie. Le géant des semi-conducteurs aligne une série de chiffres pour illustrer les «innombrables contributions» de Paul Otellini (107 milliards de dollars de trésorerie générés depuis 2005, 23,5 milliards de dividendes versés, chiffre d'affaires et résultats records) et évoque des «succès notables» sur le plan stratégique, tels que la sortie des premiers smartphones et tablettes sous Intel et la réinvention du PC avec l'Ultrabook (une marque déposée du groupe). En réalité, ces ordinateurs portables ultra-fins n'ont pas vraiment décollé et Intel n'a pas franchement réussi le virage du mobile: le groupe souffre donc du déclin du marché du PC (les ventes ont baissé de 5,5% et les profits de 14% au troisième trimestre), sans profiter de l'explosion des appareils mobiles connectés. Du sang neuf permettra peut-être d'inverser la tendance. C'est sans doute le pari du conseil d'administration d'Intel.

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Commentaires 3
à écrit le 20/11/2012 à 6:53
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Intel est le leader incontesté. Son avance technologique est telle qu ils peuvent garder les bases de leur processeur des annees avant qu un concurent imagine meme les ratraper. Pour eux, fabriquer un processeur ARM pour portable est d un basic supe...

le 20/11/2012 à 10:10
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@ Positronix: Vous allez changer votre Iphone pour un Sony/Windows 8 ?

le 28/11/2012 à 11:29
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Positronix vous rêvez complètement. Vous semblez tout ignorer du milieu du smartphone et des stratégies de chaque constructeur. Qui plus est Sony n'utilise pas de SoC Intel, c'est plutôt Motorola.

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