Accusé de gentrification, Facebook investit dans des "logements abordables"

Alors que les loyers ont explosé dans la Silicon Valley, Facebook va investir 20 millions de dollars dans des "logements abordables". Une condition imposée par les municipalités pour lui permettre d’agrandir son campus.
Anaïs Cherif
La hausse des prix des loyers dans la Silicon Valley est aussi un obstacle au recrutement, d'après le réseau social Facebook.

Lorsque Facebook s'engage pour la construction de "logements abordables", ce n'est pas par philanthropie, mais parce qu'il n'a pas le choix. Le réseau social va donner 20 millions de dollars pour la création du fonds "Catalyst Housing End". Il sera consacré à la construction de nouveaux habitats et à l'assistance juridique fournie aux locataires en danger d'expulsion, face à la crise du logement de la Silicon Valley.

Les habitations seront principalement destinées aux familles à faibles revenus. Cette initiative résulte d'un partenariat avec des organisations locales et les municipalités de East Palo Alto et Menlo Park, où se trouve le siège de Facebook.

Depuis leur arrivée dans la région, les géants de la tech sont accusés de provoquer la "gentrification" (ou embourgeoisement) de plusieurs quartiers - le prix de l'immobilier ne cessant d'augmenter. Ainsi, le prix médian d'une maison dans le coeur de la Silicon Valley est passé de 780.000 dollars en 2013 à 950.400 dollars l'année dernière, d'après la National Association of Realtors, citée par USA TodayPour tenter d'y remédier, les municipalités mettent la pression sur les groupes de tech.

Un agrandissement en jeu pour Facebook

Ainsi, Menlo Park impose à Facebook d'aider à "augmenter l'offre de logements abordables" sur son site Internet. Une condition pour que le géant puisse agrandir son campus. Afin d'accueillir 6.500 nouveaux employés, il souhaite s'étendre sur 11.800 mètres carrés - en plus des 96.232 mètres carrés qu'il occupe déjà. "Nous reconnaissons que notre croissance contribue à relever ces défis et nous nous engageons à les résoudre afin que les gens puissent vivre et travailler ici", a écrit le PDG Mark Zuckerberg dans une publication sur son réseau social.

Facebook voit également un autre intérêt : faciliter son recrutement. "J'ai l'impression que nous n'avons pas le choix", confie au Wall Street Journal Elliot Schrage, le vice-président de la communication chez Facebook. "Toutes les entreprises adorent être à la Silicon Valley (...) Toutes reconnaissent qu'il devient extrêmement compliqué de persuader des gens talentueux de venir s'installer dans la région", poursuit-il. A tel point que Facebook a lancé en décembre 2015 un système de bonus unique "de 15.000 dollars ou plus" pour persuader ses employés de déménager à proximité de leur lieu de travail.

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Anaïs Cherif

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