Avec le Da Vinci Labs, la deeptech fait son nid en Centre-Val de Loire

INDRE-ET-LOIRE. Avec l’installation du Da Vinci Labs à Reugny au nord-est de Tours, les technologies du futur, quantique, intelligence artificielle et biologie synthétique, trouveront une nouvelle structure de recherche et d’incubation grand format d’ici 2025. Ce projet privé, représentant une mise de fond de 15 millions d’euros, prévoit d’accélérer annuellement une vingtaine de startup qui proposent des innovations de rupture.
Le bâtiment futuriste du Da Vinci Labs générera une faible empreinte carbone et sera parfaitement intégré dans le parc du château Louis de la Vallière construit au XVIIe siècle, selon ses concepteurs.
Le bâtiment futuriste du Da Vinci Labs générera une faible empreinte carbone et sera parfaitement intégré dans le parc du château Louis de la Vallière construit au XVIIe siècle, selon ses concepteurs. (Crédits : Reuters)

Créé en janvier 2021 et hébergé depuis la rentrée à la Cité de la création et de l'innovation, l'ancien site de l'imprimerie Mame à Tours, le Da Vinci Labs prendra son envol d'ici deux ans environ. L'incubateur de startup deeptech, baptisé du nom de l'illustre savant italien mort en Touraine en 1519, sera installé dans un nouveau bâtiment futuriste situé dans le parc du château de Louise de la Vallière à Reugny. Xavier Aubry, propriétaire du domaine de 15 hectares et fondateur de l'incubateur, en a confié la construction à l'architecte tourangeau Jérôme Chevalier. Ce dernier a travaillé à partir du concept original créé par Jacques Garcia, l'une des stars de la profession. La première pierre du futur édifice en forme d'amphithéâtre a été posée vendredi 25 novembre en présence du prix Nobel de physique, Alain Aspect.

Le démarrage des travaux est prévu au premier trimestre 2023. D'une surface de 4.000 m2, le futur incubateur à énergie positive sera livré en principe courant 2025 et comprendra trois parties distinctes : des laboratoires, un show-room ainsi que des espaces d'hébergement pour ces entrepreneurs engagés dans les innovations de rupture.

45 salariés à terme

Président de ZAZ ventures, fonds d'investissement suisse spécialisé dans la deeptech, Xavier Aubry investira 15 millions d'euros dans le Da Vinci Labs. Outre le bâtiment et les équipements, ce montant servira aussi à financer des effectifs de l'ordre de 45 salariés. Ils sont limités actuellement à quatre collaborateurs installés chez Mame. Le Da Vinci Labs, qui prévoit d'incuber annuellement à Reugny une vingtaine de startups spécialisées dans la technologie quantique, l'IA et la biologie synthétique, a déjà remporté quatre projets de recherche collaboratives financés par l'Union européenne. Il s'agit notamment du projet Swiftt concernant la surveillance et la protection des forêts menacées par le réchauffement climatique. Les algorithmes quantiques développée par le programme Equality simulent quant à elle les matériaux de remplacement des métaux rares dans les batteries du futur.

100 startups incubées en cinq ans

Le modèle économique du Da Vinci Labs, lorsqu'il aura pris ses nouveaux quartiers, repose sur trois pans. Il prendra en premier lieu une participation dans les startups incubées à Reugny. La structure table ainsi sur l'incubation et l'accélération d'une vingtaine de dossiers annuellement, soit 100 sur cinq ans. Le futur site louera en second lieu ses installations techniques. Enfin, le Da Vinci Labs envisage de nouer des partenariats payants avec des entreprises extérieures. A la clé, un objectif de chiffre d'affaires de 65 millions d'euros d'ici 2027. « Plus que d'accélérer de futures licornes et d'en tirer les bénéfices financiers, l'objectif de la structure se mesure surtout en termes d'impact positif généré auprès de la population », assure Xavier Aubry. « Pour autant, nous ambitionnons que le Da Vinci Labs atteigne rapidement l'équilibre ».

La France en pointe dans le quantique

Contrairement aux technologies digitales, où les Etats-Unis ont pris une longueur d'avance, et à l'intelligence artificielle, dominée par la Chine, l'Europe et notamment la France sont bien positionnées concernant la biologie synthétique et la technologie quantique. La capacité des deeptech du vieux continent de recréer des cellules vivantes a été illustrée par les travaux de la société allemande BioNTech, conceptrice d'un vaccin contre le Covid 19 en 2020. L'Hexagone est lui particulièrement avancé en matière de physique quantique, avec la présence sur le campus de l'université Paris Saclay de la société Pasqal, dirigée par Alain Aspect et spécialisée dans les atomes froids. La startup Quandela, qui développe un ordinateur quantique deux fois plus puissant que les terminaux traditionnels, est quant à elle basée à Massy. Avec la volonté de contribuer à la souveraineté du pays en bandoulière, Da Vinci Labs a pour ambition de proposer un accueil et des capacités d'investissement concrets aux nouveaux entrants. Ils sont souvent contraints d'en rester au stade de la recherche fondamentale faute de moyens financiers.

L'incubateur de Reugny vient enfin combler une lacune propre au Centre-Val de Loire. Avec seulement deux structures comparables situées à Orléans, le Lab'o et Agreen tech valley, la région fait figure de parent pauvre au plan national. Une raison supplémentaire pour la collectivité d'accompagner le projet de déménagement du Da Vinci Labs à Reugny, par le biais de son agence de développement économique Dev'up.

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