Le fonds Trust Esport prêt à investir 15 millions d'euros dans les startups du sport électronique

Trust Esport, le fonds spécialisé dans le sport électronique, annonce le closing de son premier véhicule d'investissement de 15 millions d'euros. Dirigé par le pionnier français Matthieu Dallon, ce fonds d'amorçage capitalise sur un marché en pleine croissance, qui pèse déjà 1 milliard d'euros.
François Manens
Le marché de l'eSport affiche une croissance annuelle à plus de 30%.
Le marché de l'eSport affiche une croissance annuelle à plus de 30%. (Crédits : Reuters)

Avec 45% de croissance annuelle et des projections du même ordre sur les dix prochaines années, le très jeune marché de l'eSport se développe à grande vitesse. Le premier fonds d'investissement français spécialisé dans l'innovation dans le sport électronique, Trust Esport, a achevé son premier closing, d'un montant de 15 millions d'euros, auprès de Fimalac, de la FDJ eSport et du groupe Amaury. L'objectif : découvrir et financer des innovations destinées à l'amélioration de l'eSport, à la fois sur la technique et sur l'expérience spectateur.

Premier investissement "dans le mois"

Créé par Matthieu Dallon et géré par la société Apicap, Trust Esport distribuera des tickets d'amorçage compris entre 250.000 et un million d'euros "pour les startups les plus ambitieuses", précise l'entrepreneur. Il pourra ensuite réinvestir lors des tours suivants pour atteindre jusqu'à 3 millions en cumulé.

En revanche, le fonds souhaite se limiter pour l'instant à l'amorçage. "Pour la série A, on passera le relais à des fonds industriels plus développés", anticipe-t-il déjà. Trust Esport va annoncer "dans le mois" ses deux premiers investissements dans des startups. Il a déjà reçu environ 130 dossiers en neuf mois, et va en financer quatre dans les mois à venir. Pour l'instant, 40% des projets sont français, et le pionnier de l'eSport espère, grâce à ce fonds, susciter des vocations dès les écoles d'ingénieur.

L'originalité de Trust Esport réside dans son positionnement "entre le jeu et le joueur", estime Matthieu Dallon. L'entrepreneur vise des startups capables d'innover dans 3 thématiques pré-établies : amélioration de l'expérience spectateur, monétisation des audiences et optimisation des conditions de jeu.

"On pourrait par exemple financer une plateforme qui pousserait les joueurs à être plus performant, des outils pour empêcher la triche afin d'améliorer les conditions de jeux ou encore des modules intégrés à Twitch via une extension pour développer l'expérience du spectateur", spécule Matthieu Dallon.

Des investisseurs qui misent gros sur l'eSport

En principal contributeur, Fimalac place 10 millions dans le fonds. Le groupe possède Webedia, qui dispose de tout un écosystème autour de l'eSport avec des médias (Millenium, jeuxvideo.com), des équipes (LeStream eSport), une webTV (Le Stream, PSG eSport) ou encore une chaîne de TV (ES1). D'ailleurs, en 2016, le géant français avait absorbé les deux sociétés fondées par Matthieu Dallon : l'organisateur de compétition ESWC et la plateforme d'aide à l'organisation de tournois toornament.

Deux autres entreprises placent quant à elles 2 millions d'euros dans Trust Esport. D'abord la FDJ eSport, filiale lancée en 2017. "Même si les jeux eSport ne sont pas des jeux d'argent, il ne faut pas oublier que la FDJ est une grosse société de tech, notamment dans les aspects autour de la sécurité." rappelle Matthieu Dallon. Alors que les transactions et les gains des joueurs continuent d'augmenter, le besoin de sécurité autour de ces échanges va s'accentuer.

Ensuite, Amaury Groupe, via sa filiale d'investissement, intègre également le fonds. S'ils vont apporter d'un côté leur expertise média (Amaury possède l'Equipe), le créateur du fonds était plus particulièrement attiré par leur expérience dans l'événementiel. "Aujourd'hui, le marché est très peu régulé, et il y a très peu d'entreprises profitables. Jusque-là les éditeurs portaient tout le marché, organisaient les événements, les diffusaient. Mais ils cherchent de plus en plus à déléguer", développe le fondateur de ESWC. Des domaines dans lesquelles les startups vont pouvoir s'installer, et profiter des conseils d'Amaury.

"Nous espérons réunir 5 millions d'euros supplémentaires d'ici la fin de l'année. Nous aimerions intégrer un acteur de la banque et un autre de la distribution", se projette déjà Matthieu Dallon. Il souhaiterait réunir des acteurs majeurs de différents secteurs pour encadrer ses futures jeunes pousses. Il a déjà convaincu trois d'entre eux, en plus d'investisseurs particuliers.

François Manens

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