Stootie, le "Facebook de l'échange", lève 10 millions d'euros

La plateforme française d'échanges de services entre particuliers créée en 2011 vient de boucler un second tour de table de 9,2 millions d'euros, la hissant au rang des Séries A les plus importantes en France.
Mounia Van de Casteele
Sur Stootie, les utilisateurs peuvent proposer ou demander un service aux autres membres de la communauté qui se trouvent à proximité.

Cette fin d'année semble florissante pour Stootie. Cette plateforme d'échange de services peer-to-peer créée en 2011 par Jean-Jacques Arnal, avec Charles Baron depuis 2013 vient en effet de boucler son second tour de table lancé au mois de septembre, récoltant ainsi près de 10 millions d'euros. Ce qui la place au rang des Séries B les plus importantes en France cette année. Preuve, s'il en fallait une, que l'économie collaborative al vent en poupe, puisqu'elle séduit les investisseurs.

Dans le détail, un "family office" a injecté in extremis 1,85 million d'euros, s'ajoutant aux 7,4 millions d'euros initialement levés au mois de septembre entre autres auprès de l'assureur Maif, via son fonds "Maif Avenir", et Bpifrance, via "Ville de demain". Stootie avait précédemment levé 1,2 millions d'euros lors d'un tour de table structuré par le fonds CapDecisif 3, géré par CapDecisif Management, accompagné par Xavier Niel et Jean-David Blanc (Allociné, molotov.tv) en avril 2015.

Esprit collaboratif

Concrètement, les utilisateurs peuvent proposer ou demander un service aux autres membres de la communauté qui se trouvent à proximité. "On est dans un esprit purement collaboratif", précise le fondateur. Ainsi, les services peuvent être gratuits, comme payants, et il peut aussi s'agir de troc, comme régler un téléviseur contre quelques pots de confiture. Bien entendu, Stootie a contracté une assurance auprès de la Maif pour couvrir les "Stooters" à hauteur de 15 millions d'euros.

Seulement lorsqu'il y a un échange d'argent, la plateforme prélève une commission de 15% sur la transaction, qui n'est réalisée qu'une fois la mission accomplie. Pour éviter toute dérive, les parties peuvent uniquement se contacter par écrit, via la plateforme, dans un premier temps. Elles peuvent ensuite communiquer par téléphone quand elles sont d'accord sur la chose et sur le prix. Ce, dans le but de pouvoir retracer le fil de la discussion et donc l'historique de la transaction en cas de litige.

Objectif : 1 million d'utilisateurs actifs en 2017

Aujourd'hui Stootie compte quelque 700.000 utilisateurs inscrits - autant d'hommes que de femmes - sur toute la France, avec 300.000 utilisateurs actifs par mois. Avec l'objectif pour 2017 d'atteindre le million d'utilisateurs actifs sur la plateforme. Le paramètre confiance joue pour beaucoup dans le développement de la communauté, selon Jean-Jacques Arnal. Bien entendu, celle-ci est plus développée en région parisienne, où le temps de réponse moyen est de 10 minutes.

Le site recense environ 1.000 demandes par jour. Le volume d'activité, partagé à 50% entre l'Île-de-France et les autres régions, s'élève à 500.000 euros par mois. La réparation, le bricolage et l'esthétique arrivent en tête des services plébiscités par les utilisateurs, mais ensuite, la demande est relativement lisse, explique Jean-Jacques Arnal. Si un quart de l'activité de l'entreprise concerne le troc et la vente d'objet comme peut le proposer LeBonCoin, les services représentent le reste. Sans limite de catégorie, explique l'entrepreneur :

"On quitte le paradigme des petites annonces. C'est l'imagination de nos utilisateurs qui fait la plateforme ayant vocation de permettre aux utilisateurs de proposer tout ce qu'ils peuvent ou savent faire."

Et de poursuivre :

"Les gens viennent parfois juste pour demander un conseil. En général, les utilisateurs viennent pour demander une chose et reviennent pour autre chose. Cela entraîne une récurrence et de la sollicitation de services. Mais surtout, cela laisse l'accès à un marché : cela permet à quelqu'un de commencer une activité sans capital."

Mounia Van de Casteele

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 15/12/2016 à 20:33
Signaler
Attention a BPI qui detruit les starts up dans lesquelles elle investit ! Ne surtout pas leur donner de board seat ! Avec 5 % de capital d'une société elle controle la majorité ! En effet les fonds a leur coté sont tétanisé car BPI investit à la fois...

à écrit le 14/12/2016 à 20:47
Signaler
Pourvu que le gouvernement ne mette pas de bâton dans les roues de cette nouvelle pépite française, qui rend bien des services

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.