Thomas Solignac simplifie les algorithmes de langage naturel

Passionné d'astrophysique et de philosophie, Thomas Solignac a dirigé le labo d'intelligence artificielle de son école informatique avant de fonder Golem.ai, qui entend simplifier les interfaces homme/ machine en langage naturel.
« Nous intervenons sur la partie sémantique. Si quelqu'un commande une pizza via un assistant vocal comme Alexa d'Amazon ou Google Home, nous traduisons cette requête en action logicielle », explique le cofondateur de Golem.ai, Thomas Solignac.
« Nous intervenons sur la partie sémantique. Si quelqu'un commande une pizza via un assistant vocal comme Alexa d'Amazon ou Google Home, nous traduisons cette requête en action logicielle », explique le cofondateur de Golem.ai, Thomas Solignac. (Crédits : DR)

Un scientifique contrarié : c'est ainsi que se présente Thomas Solignac, 26 ans. « Je suis passionné d'astrophysique depuis toujours. Mais l'enseignement des sciences m'est apparu très froid par rapport à mes attentes. J'étais aussi porté sur la philosophie, et j'ai dû faire un choix », évoque le cofondateur de Golem.ai. Ce sera donc les sciences : en 2010, il intègre Epitech, une école parisienne d'informatique. Mais il n'abandonne pas pour autant son deuxième amour, la philosophie, et suit des cours à distance à la faculté de Nanterre (Hauts-de-Seine).

À Epitech, il intègre dès sa première année une association de robotique et le laboratoire d'intelligence artificielle. Deux ans plus tard, l'étudiant devient enseignant pour les première et deuxième années, d'abord « Astek » (assistant technique), puis « Koala » (assistant pédagogique), tout en continuant son cursus. Début 2013, Thomas Solignac gère la « piscine », des cours dispensés de 9 heures à minuit pendant des périodes de trois semaines. Epitech est en effet ouverte 24 heures sur 24 et les élèves gèrent eux-mêmes leur emploi du temps. Une période très intense, puisqu'il doit également passer ses examens de philosophie. C'est aussi le moment où ce fan de l'univers Marvel réunit autour de lui six étudiants sur le projet Jarvis, inspiré par le majordome virtuel d'Iron Man, afin de populariser les interfaces homme/ machine autour du langage.

« Pour entrer dans l'ère du vocal, il fallait que le langage soit partout et ne devienne pas une technologie de niche », analyse le fondu de psychométrie (les tests psychologiques). Objectif de la petite équipe : procurer aux développeurs informatiques un outil simple et puissant pour introduire l'interface homme/machine en langage naturel dans tous les logiciels.

Fin 2013, les laboratoires d'Epitech sont regroupés dans le Hub Innovation, dans lequel Thomas Solignac travaille à temps plein. « Je faisais pitcher les élèves, assurais le mentorat et les relations avec les entreprises », évoque l'ex-Koala. Parallèlement, Jarvis est renommé Vocalys, puis il est présenté au forum des EIP (Epitech Innovative Projects) où il reçoit le deuxième prix. « Nous nous sommes distingués avec un stand qui présentait cinq dispositifs contrôlés par la voix : une ampoule connectée, une maquette de maison intelligente, un lecteur vidéo, Deezer et le pilotage vocal de la présentation PowerPoint de Vocalys. »

Golem.ai est lancé en mars 2016 par quatre cofondateurs.

Une approche linguistique plutôt que statistique

En décembre 2017, la startup lève, auprès du business angel Florent Steiner, cofondateur du site de rencontres AdopteUnMec, 300 000 euros, investis dans le développement commercial et la R&D.

« Nous intervenons sur la partie sémantique. Si quelqu'un commande une pizza via un assistant vocal comme Alexa d'Amazon ou Google Home, nous traduisons cette requête en action logicielle », explique le cofondateur de Golem.ai.

Un algorithme également utilisé dans les chatbots (robots logiciels pouvant dialoguer avec un individu en langage naturel).

La startup se différencie des autres chatbots existants par son approche linguistique plutôt que statistique.

« Toutes les technologies NLU (Natural Language Understanding), qui permettent aux machines de comprendre le langage humain, fonctionnent de la même manière. Il s'agit d'entrer des dizaines de milliers de termes puis de les caractériser manuellement : on clique sur un mot et on lui associe une signification. C'est très long. Et à chaque fois que quelqu'un fait un chatbot, il doit réapprendre le langage à la machine », décrit Thomas Solignac.

Golem propose une technologie dans laquelle le langage est préexistant, puis ajoute les mots spécifiques au secteur concerné, ce qui améliore la fiabilité et raccourcit le temps de développement.

La startup installée dans le Marais, à Paris, vise les secteurs de la bancassurance, des télécoms et du e-commerce. « Golem peut améliorer tous les processus où le langage humain intervient : service client ou gestion interne des entreprises. Pour Allianz, par exemple, nous simplifions le processus d'achat », précise l'expert en informatique, qui prévoit une deuxième levée de fonds, de 2 millions cet été, pour développer les interfaces en codant le moins possible afin de les rendre plus simples à utiliser. Pour porter la bonne parole de l'IA, Thomas Solignac organise tous les mois les conférences AI & Society, qui abordent les aspects technologiques, business et sociétal de l'intelligence artificielle, et donne des conférences en entreprise.

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MINIBIO

  • Mars 1992 Naissance à Saint-Jean (Haute-Garonne).
  • 2010 Bac S à Saint-Céré (Lot).
  • 2010-2015 Diplôme d'expert en technologies de l'information à Epitech, à Paris. Intègre le laboratoire d'IA dès sa première année.
  • Fin 2012 Démarre le projet Jarvis.
  • Janvier 2013 Devient professeur assistant tout en continuant son cursus.
  • Avril 2013 Directeur du laboratoire pédagogique.
  • Mars 2014-mars 2016 Travaille à temps plein au Hub Innovation.
  • Fin 2014 Le projet Jarvis, renommé Vocalys, reçoit le deuxième prix du projet des EIP d'Epitech.
  • Mars 2016 Lance Golem.ai avec trois cofondateurs.
  • Décembre 2017 Levée de fonds de 300 000 euros.
  • Été 2018 Deuxième levée de fonds de 2 millions d'euros.

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Commentaires 6
à écrit le 28/05/2018 à 13:14
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Remplacer les esclaves par des machines, le maitre( cerveau) exige et le domestique( corps) produit. Le bébé crie et la mère accoure, époque d'infantilisation. La voix qui crée, mmhh.. ça fait très divin. Et Dieu moderne dit par smartphone à sa cafet...

à écrit le 28/05/2018 à 11:13
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bonjour, question : est ce que la qualité de présence humaine d’un «  assistant- robot » peut elle ètre supérieure à la qualité de présence d’un humain qui en en cohérence avec son cerveau , ses émotions et ses paroles et mouvements? le sourire d...

à écrit le 27/05/2018 à 23:29
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A t-on besoin de ces machins pour commander une pizza? 😂😎 certainement une intelligence qui devrait être mise au service de l'humain....et non de son contrôle finalement....

à écrit le 27/05/2018 à 18:56
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Pipeau flûtiau

à écrit le 26/05/2018 à 13:10
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Publi-reportage pour l’Epitech ?

à écrit le 26/05/2018 à 12:27
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Dommage que le contenue de l’article ne trace que la bio de cette personne et n’explique pas comment il sinplifie le NLP...

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