Waze optimise le SOS, ou comment allier application de mobilité et utilité publique

Un programme pilote, visant à accélérer les interventions des secouristes, grâce à l'application de guidage Waze, a été lancé lundi à Milan, avec la participation de quatre sites en Europe, dont deux en France.
Mounia Van de Casteele
Le projet doit permettre d'apporter une aide à la navigation aux véhicules des secours, afin que ces derniers puissent utiliser l'algorithme et la base de données de Waze et trouver l'itinéraire le plus rapide pour se rendre sur le lieu d'une intervention.

Comment rendre une application de mobilité, d'utilité publique. C'est un peu le défi que relève l'application mobile de navigation routière Waze, filiale du géant américain de l'internet Alphabet (Google), en lançant un programme pilote visant à accélérer les interventions des secouristes en cas d'accident. L'association européenne du numéro d'urgence (Eena), dont l'objectif est d'améliorer les services d'urgence, est à l'origine de ce projet.

Concrètement, Waze est alimentée en temps réel par les informations envoyées par les utilisateurs. Les conducteurs peuvent en effet signaler des embouteillages, la présence de voitures arrêtées ou tout autre danger et problème sur la route. Si bien que "les pompiers peuvent se rendre directement sur le lieu de l'accident", explique à La Tribune Jérôme Marty, le manager France de l'application mobile.  Avant de préciser que cela existe déjà aux Etats-Unis où Waze permet au secours utilisant l'application de gagner quatre minutes sur l'ensemble des interventions, assure-t-il. Ce qui est loin d'être négligeable. Car "dans 60% des cas, on ne connaît pas le lieu exact de l'accident", poursuit-il. Or l'urgence est de mise.

"Plus vite on intervient, plus on sauve des vies", a confirmé le commandant Eric Rodriguez, des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône, l'une des régions pilotes sélectionnées, dans un entretien à l'AFP, à l'occasion de la première réunion entre les différentes parties.

Deux sites pilotes dans les Bouches-du-Rhône et dans la Vienne

Pour l'heure, quatre sites pilotes ont été choisis, dont deux en France: le SDIS (service départemental d'incendie et de secours) des Bouches du Rhône (sud), celui de la Vienne (centre-ouest). Le service d'urgence médical NNO de la Basse-Autriche et le service 112 de la Lombardie en Italie, dont Milan est le chef-lieu, ont également été retenus pour ce projet. Dans les Bouches du Rhône, le projet démarrera dès le début de l'été. Dans la Vienne, il sera lancé en septembre.

Dans le détail, le projet comporte trois volets. D'abord, les incidents signalés à Waze seront transmis aux services d'urgence et intégrés dans leurs cartographies opérationnelles. Dans l'autre sens, les secours pourront transmettre aux utilisateurs de Waze des conseils ou des informations, comme signaler un feu de forêt en conseillant d'éviter la zone, ou informer du fait que des secours sont envoyés sur un accident, en demandant aux conducteurs de libérer la voie.

Enfin, le projet doit permettre d'apporter une aide à la navigation aux véhicules des secours, afin que ces derniers puissent utiliser l'algorithme et la base de données de Waze et trouver l'itinéraire le plus rapide pour se rendre sur le lieu d'une intervention.

Adapter les infrastructures

"A titre personnel, je suis un utilisateur de Waze depuis le tout début, il apporte beaucoup de services. C'est une satisfaction de pouvoir mettre cet outil au service des opérations d'urgence", s'est félicité de son côté le lieutenant-colonel David Maillefaud, du Sdis de la Vienne. "On a le sentiment qu'on va encore améliorer le service public et que peut-être avec le système qu'on va mettre en place, on va sauver plus de vies, en tout cas prévenir plus de risques et optimiser notre action", renchérit le commandant Rodriguez.

Evoquant l'actualité au Portugal, où des incendies ont fait au moins 63 morts, il a rappelé que son département avait lui aussi été touché par des feux de forêt l'été dernier. "Quand on a des événements aussi violents, on a besoin d'informer rapidement un maximum de population (...) soit pour demander aux automobilistes de ralentir, de prendre des précautions, soit de ne pas emprunter certaines voies et d'en privilégier d'autres", note-t-il. "Sur ce sujet particulier, on a le sentiment que cela va être un vrai bénéfice."

En outre, Waze permet d'adapter les infrastructures ou les équipements des villes. A Rio, au Brésil, l'application a permis de mettre en évidence les accidents de la route liés à l'absence d'éclairage dans ces zones, par exemple, explique Jérôme Marty. Autant d'informations à faire remonter aux autorités pour améliorer le quotidien des citoyens.

Mounia Van de Casteele

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Commentaire 1
à écrit le 21/06/2017 à 11:26
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Et si les humains commençaient d'abord, à l'avance, par se dire en sécurité pour tout et de rester calme et sain, confiants en soi ? Cela ne payerait pas mieux à terme de l'enseigner, cette responsabilité de base, dès l'école ?

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