"Fake news" : Berlin compte sévir contre les réseaux sociaux

A l'approche des élections fédérales, le gouvernement travaille sur un dispositif législatif pour balayer les fausses informations des réseaux sociaux et éviter une polémique comme aux Etats-Unis.
Jean-Christophe Catalon
"Une entreprise qui gagne des milliards grâce à internet a aussi une responsabilité sociale", estime le ministre de la Justice allemand à propos de Facebook.

Berlin est bien décidé à réglementer l'activité des géants de l'Internet. Depuis la polémique sur la propagation d'informations erronées lors de la présidentielle américaine, le gouvernement allemand projette de sévir avec les plateformes. A l'approche des élections fédérales, qui se tiendront à la sortie de l'été 2017, les responsables politiques veulent se prémunir des messages haineux et des fausses informations (les "fake news") sur les réseaux sociaux.

La semaine passée, responsables et ministres de la coalition CDU-SPD au pouvoir se sont exprimés sur le sujet. "La diffamation et les rumeurs malveillantes ne sont pas couvertes par la liberté d'expression", a rappelé le ministre de la Justice, Heiko Maas (SPD), dans les colonnes du Bild am Sonntag, distinguant le modèle allemand de l'américain d'où sont issus les géants de l'Internet. "Les autorités judiciaires doivent engager des poursuites, même sur internet."

Des amendes de 500.000 euros

Le président du groupe CDU au Bundestag, Volker Kauder, a indiqué que le projet du gouvernement fédéral imposerait notamment aux plateformes comme Facebook et Twitter d'avoir des bureaux sur place pour pouvoir traiter plus rapidement les plaintes. L'objectif est aussi d'adapter l'arsenal judiciaire, car les cas d'injures sur Internet ne donnent que rarement lieu à des poursuites judiciaires outre-Rhin.

D'autres proposent des mesures fortes, à l'image du président du groupe SPD au parlement, Thomas Oppermann. Dans une interview donné au Spiegel, il suggère de faire payer jusqu'à 500.000 euros d'amende à Facebook s'il ne "retire pas le message offensant dans les 24 heures" après examen.

Facebook"a aussi une responsabilité sociale"

Pour rappel, durant la campagne présidentielle aux Etats-Unis, de nombreuses informations erronées ont circulé sur la toile. À titre d'exemple, certaines affirmaient que le pape François soutenait Donald Trump, alors que le souverain pontife n'avait jamais fait de déclarations en ce sens.

Pointés du doigts, les géants de l'Internet ont réagi en privant d'accès à leur régie publicitaire les sites qui diffusent des "fake news", afin de leur empêcher de gagner de l'argent. En revanche, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, ne veut guère aller plus loin. "Nous sommes une entreprise de high-tech. Nous ne sommes pas un média. Un média produit et édite du contenu. Pas nous", avait -il insisté au mois d'août. Il n'est pas certain que Berlin l'entende de la même oreille. "Facebook gagne énormément d'argent avec les fake new, fustige Heiko Maas. Une entreprise qui gagne des milliards grâce à internet a aussi une responsabilité sociale."

Jean-Christophe Catalon

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Commentaire 1
à écrit le 20/12/2016 à 15:25
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Ce n'est pas ce qui empêchera les gens de ne pas voter pour des gens qu'il ne faut pas chers politiciens compromis. La raison est comprise dans la phrase.

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