Les médias souffrent-ils d'une trop grande concurrence de Facebook, Google et consorts sur le marché publicitaire ? A la demande du gouvernement, l'autorité australienne de la concurrence et des consommateurs a annoncé lundi se pencher sur le sujet.
"Nous examinerons si les plateformes numériques exercent un pouvoir de marché dans les transactions commerciales au détriment des consommateurs, des créateurs de contenus médiatiques et des annonceurs", a déclaré dans un communiqué de presse Rod Sims, président de la Commission australienne de la concurrence et des consommateurs (ACCC), Rod Sims.
La Commission s'appuie sur ses dernières études, affirmant que "la plupart des annonceurs dépensent moins dans la publicité pour les journaux papier et trouvent des alternatives pour atteindre les consommateurs" à travers les moteurs de recherche comme Google ou les réseaux sociaux comme Facebook. Ce report est loin d'être une spécificité australienne. Les revenus publicitaires de la presse écrite américaine s'élevaient à 18 milliards de dollars l'année dernière... contre 49 milliards de dollars en 2006, selon une étude de Pew Research.
Un financement réduit pour les médias
L'autorité australienne "s'inquiète de plus en plus de voir que les plateformes numériques affectent la capacité des médias traditionnels à financer le développement de contenus", explique Rod Sims. Et de poursuivre :
"Grâce à notre enquête, l'ACCC examinera de près l'impact des plateformes numériques sur le niveau de choix et de qualité des articles et des contenus produits par les journalistes australiens."
L'autorité australienne doit produire un rapport préliminaire d'ici décembre, suivi d'une évaluation finale en juin 2019.
Cette enquête survient alors que l'élection américaine a souligné le pouvoir d'influence des plateformes numériques, comme Google et Facebook. Ces deux entreprises, ainsi que Twitter, ont été convoquées devant le Congrès américain début novembre pour avoir permis la diffusion de contenus mis en ligne par des intérêts russes et avoir tardé à réagir face à cette campagne d'influence.
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