La Chine copie Wikipédia... mais écarte l'essence même de l'encyclopédie en ligne. Alors que n'importe quel internaute peut écrire ou modifier un article sur Wikipédia, Pékin préfère confier cette tâche à une équipe de 20.000 chercheurs et universitaires. Ils devront écrire 300.000 articles d'environ 1.000 mots. A titre de comparaison, la version française de Wikipédia compile 1,86 million d'articles pour plus de 17.000 contributeurs actifs enregistrés. Approuvé en 2011, le projet de Pékin devrait être lancé courant 2018, rapporte le quotidien Hongkongais South China Morning Post.
Tout comme Facebook ou Google, l'encyclopédie participative est régulièrement bloquée ou censurée en Chine. La version chinoise regroupe 900.000 articles. Si la plupart des articles concernant la science ou la technologie sont accessibles, des mots clés comme "Dalaï Lama" ou le président chinois "Xi Jinping" sont invariablement censurés, souligne le South China Morning Post.
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Objectif ? "Dépasser" Wikipédia
Pour contenter la curiosité des 730 millions d'internautes chinois, des géants de la tech ont lancé des alternatives à Wikipédia. Le moteur de recherche Baidu a lancé Baidu Baike en 2006 et revendique désormais 14 millions d'articles, selon Quartz. La société éditrice de logiciels antivirus Qihoo 360 compile quant à elle 30 millions d'articles sur son encyclopédie.
Le Wikipédia chinois est conçu comme une "Grande muraille de la culture", décrit Yang Muzhi, rédacteur en chef de l'encyclopédie et président de l'Association chinoise de distribution des ouvrages et des journaux. Il dit avoir ressenti un "besoin urgent" de créer une encyclopédie numérique chinoise pour "guider et diriger le public et la société", rapporte la BBC. Décrivant Wikipédia comme un concurrent, Yang Muzhi déclarait il y a un an : "Notre objectif n'est pas de rattraper [Wikipédia], mais de le dépasser."
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