Twitter : la majorité des actionnaires sont pour le rachat du réseau social par Elon Musk

Elon Musk a les faveurs de la majorité des actionnaires de Twitter pour son rachat. Sauf que le milliardaire est toujours déterminé à ce que l'accord qui devait lui permettre d'acquérir le réseau social soit annulé, accusant le groupe d'avoir manqué à ses obligations contractuelles via la fourniture de données erronées ou incomplètes sur le nombre de faux comptes. Les révélations d'un lanceur d'alerte sont récemment venues étoffer son propos. Ce dernier passe d'ailleurs aujourd'hui devant une commission du Sénat américain.
Pour rappel, Elon Musk, fondateur et directeur général de Tesla, s'est retiré début juillet de l'accord qui devait lui permettre d'acquérir Twitter pour 44 milliards de dollars.
Pour rappel, Elon Musk, fondateur et directeur général de Tesla, s'est retiré début juillet de l'accord qui devait lui permettre d'acquérir Twitter pour 44 milliards de dollars. (Crédits : DADO RUVIC)

Elon Musk ne veut plus de Twitter mais Twitter veut toujours d'Elon Musk. Du moins ses actionnaires. La majorité d'entre eux se sont en effet prononcés en faveur de l'opération de rachat du réseau social par le milliardaire américain, ont déclaré lundi 12 septembre des personnes au fait de la question.

Les actionnaires ont jusqu'à mardi pour se décider, mais les sources ont indiqué que suffisamment d'entre eux avaient déjà voté lundi soir pour que le résultat soit définitif. Les sources ont demandé à conserver l'anonymat avant l'annonce officielle des résultats. Ni Twitter, ni les représentants d'Elon Musk n'ont pour le moment répondu à une demande de commentaire.

Pour rappel, Elon Musk, fondateur et directeur général de Tesla, s'est retiré début juillet de l'accord qui devait lui permettre d'acquérir Twitter pour 44 milliards de dollars. Il accuse le groupe d'avoir manqué à ses obligations contractuelles via la fourniture de données erronées ou incomplètes sur le nombre de faux comptes. Le réseau social a rejeté ces accusations et intenté un procès contre Elon Musk pour violation de l'accord de rachat.

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Un lanceur d'alerte qui tombe à pic pour Musk

Rebondissement dans l'affaire à la fin du mois d'août. Ancien chef de la sécurité de Twitter, Peiter Zatko, qui se présente comme un lanceur d'alerte, confirme les accusations d'Elon Musk. Dans un document de 84 pages adressé en juillet à plusieurs autorités américaines, il accuse le réseau social d'avoir dissimulé des vulnérabilités dans son système de protection et menti sur sa lutte contre les faux comptes.

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Des allégations reprises dans la foulée par Elon Musk pour appuyer son dossier. Surnommé "Mudge", Peiter Zatko doit répondre ce mardi 13 septembre aux questions d'une commission du Sénat sur son rapport remis aux autorités cet été.

Pour l'avocat du milliardaire, les nouveaux éléments apportés par le lanceur d'alerte ne sont néanmoins pas nécessaires pour justifier la rupture du contrat. Ils constituent seulement, selon lui, des arguments en plus « au cas où la notice de rupture du 8 juillet était jugée invalide, quelle qu'en soit la raison ».

Un avis qui n'est pas universellement partagé. « Jusqu'au développement Zatko, Wall Street donnait Twitter gagnant » lors du procès devant un tribunal spécialisé, estime Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities. Celui-ci devrait débuter le 17 octobre. D'ici là, de nouveaux rebondissements ne sont pas exclus.

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ZOOM : QUI EST PEITER ZATKO, LE LANCEUR D'ALERTE QUI DÉNONCE TWITTER

Fils de deux scientifiques, Peiter Zatko, 51 ans, a grandi en Alabama et en Pennsylvanie, partageant son temps entre la musique et l'informatique. En 1996, il rejoint un collectif de hackers baptisé L0pht, avec qui il témoigne devant le Congrès deux ans plus tard. « C'était la première fois que le gouvernement américain citait des "hackers" dans un contexte positif », a-t-il raconté en mai 2019 sur Twitter. Il a ensuite occupé différents postes chez Google et Stripe (entreprise de services de paiement en ligne), puis au Darpa, l'agence de recherche du Pentagone.

Jack Dorsey, le fondateur et ancien patron de Twitter, l'a recruté en juillet 2020 après un spectaculaire piratage des comptes de célébrités et personnalités politiques (dont Barack Obama, Elon Musk et Kim Kardashian). En janvier 2021, l'équipe de transition de Joe Biden lui offre le poste de directeur de la sécurité à la Maison Blanche. Il refuse, estimant qu'il a encore du travail à accomplir pour le réseau social, d'après ses avocats.

Il est remercié en janvier 2022 en raison « d'un leadership inefficace et de mauvaises performances », selon Twitter. « Faux », répliquent ses avocats. D'après eux, Mudge a été saqué après une confrontation avec la direction (dont l'actuel patron, Parag Agrawal), qui aurait refusé d'admettre les problèmes de sécurité signalés par le cadre. En donnant l'alerte, « il a mis sa carrière en jeu à cause de ses inquiétudes pour les utilisateurs de Twitter, le public et les actionnaires », affirment-ils.

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(Avec AFP)

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