Yahoo donne plus de temps aux candidats à l’achat d'actifs

Le groupe internet américain! a repoussé d'une semaine, au 18 avril, la date limite de dépôt d'offres préliminaires pour les candidats au rachat de certains de ses actifs, rapporte vendredi le site internet américain Re/Code. Verizon serait à l'affût.

Le groupe internet américain Yahoo! a repoussé d'une semaine, au 18 avril, la date limite de dépôt d'offres préliminaires pour les candidats au rachat de certains de ses actifs, rapporte vendredi le site internet américain Re/Code.

 Ce serait la veille de la date fixée par le groupe pour dévoiler ses résultats du premier trimestre, le 19 avril après la clôture de Wall Street. Contacté par l'AFP, Yahoo n'a pas voulu faire de commentaire.

Difficultés

Le groupe semble dans une situation de plus en plus difficile, faute d'avoir réussi à se relancer sous la houlette de sa directrice générale, Marissa Mayer, arrivée en 2012.

Le fonds activiste Starboard Value a décidé de réclamer, à la prochaine assemblée générale, le remplacement de l'intégralité du conseil d'administration, y compris Marissa Mayer.

Pour tenter de calmer ses investisseurs mécontents,Yahoo! a déjà annoncé début février une restructuration qui va réduire ses effectifs de 15%, et il n'écarte plus la cession d'aucun actif, y compris son coeur d'activité.

D'après l'agence Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, le géant des télécoms Verizon, qui a déjà racheté récemment AOL et a indiqué à plusieurs reprises dans le passé qu'il pourrait être intéressé par certains actifs en ligne de Yahoo!, aurait bien décidé de déposer une offre, de même que des sociétés d'investissement comme Bain et TPG.

L'autre poids lourd américain des télécoms, AT&T, le câblo-opérateur Comcast et le groupe informatique Microsoft auraient décidé en revanche de ne pas faire d'offre, tandis que le groupe internet Google et l'éditeur Time Inc réfléchiraient encore, ajoute Bloomberg.

Internet mobile

Yahoo ! paye notamment son arrivée tardive dans le mobile. La plupart des produits de Yahoo! sont longtemps restés conçus pour des écrans d'ordinateurs, alors que les consommateurs allaient de plus en plus sur internet depuis leurs smartphones.

A l'arrivée de Marissa Mayer, moins d'une trentaine d'ingénieurs (sur un total d'environ 13.000 salariés) concevaient des produits pour l'internet mobile, et les postes techniques représentaient à peine 15% des effectifs.

La directrice générale a affiché le mobile comme une priorité, relevé la part des postes techniques à 50%, et injecté de l'énergie et du glamour dans l'entreprise.

Mais les finances ne se sont guère améliorées. La valorisation boursière de Yahoo! reflète quasi exclusivement la valeur de ses participations dans les sociétés asiatiques Alibaba et Yahoo! Japan. Il y a des bureaux vides au siège social et des salariés parlent de chasseurs de têtes tentant de débaucher dans l'entreprise.

Yahoo! revendique aujourd'hui 680 millions d'utilisateurs de ses services sur des appareils mobiles et des visionnages de vidéos sur ses sites en hausse de 80% sur un an.

Mobile et vidéo

Les priorités stratégiques de Marissa Mayer, sur des créneaux jugés porteurs comme le mobile et vidéo, mais aussi l'internet social et la publicité "native", conçue pour s'intégrer le mieux possible aux produits, ont représenté 1,7 milliard de dollars de chiffre d'affaires l'an dernier, sur un total de quelque 5 milliards pour l'ensemble du groupe.

"Cela représente le type de glissement tectonique que nous voyons à l'intérieur de l'entreprise, et qui n'est pas apparent à l'extérieur", a indiqué à l'AFP Adam Cahan, vice-président chargé des produits et de l'ingénierie, évoquant "des plateformes de croissance massive, qui peuvent changer le cours de Yahoo!".

Simon Khalaf, un autre vice-président qui dirige la filiale d'analytique Flurry, voit néanmoins des possibilités de croissance et de réinvention pour le groupe.

"Yahoo! va être un endroit où on consomme des médias, où on parle des médias", dit-il à l'AFP. "C'est un grand changement par rapport à ce que Yahoo! était" avant.

Enrique Muñoz Torres, qui supervise les efforts du groupe dans la recherche en ligne, s'enthousiasme pour sa part sur le potentiel des assistants virtuels comme Google Now, Siri chez Apple ou Cortana chez Microsoft.

"C'est un domaine que nous trouvons fascinant", indique-t-il, sans toutefois donner de détails sur de possibles projets de Yahoo! en la matière.

Confronté à "une menace croissante" pour ses activités historiques de publicité et de recherche en ligne, Yahoo! a besoin "d'une plateforme dédiée au mobile" pour servir de vitrine à ses contenus, et d'un "marketing énergique" afin de rénover son image à la fois pour les investisseurs et les consommateurs, jugeait ainsi la société de recherche Trefis dans une note récente.

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Commentaire 1
à écrit le 09/04/2016 à 12:35
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Microsoft a des accords techniques importants avec le petit Yahoo! Reprendre l'entreprise de Marissa Mayer, que d'aucuns veulent mettre à la porte, revient à traiter presque directement avec le géant. Ce dernier n'a aucun intérêt à sortir son portefe...

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