L’appétit croissant de Telefonica pour les droits du foot

Après s’être offert la part du lion des droits 2019-2022 du championnat espagnol de football, l’opérateur historique ibérique s’est payé ceux de la Ligue des champions pour la période 2018-2022. A ses yeux, ces contenus sont devenus essentiels pour gagner des abonnés, et les fidéliser.
Pierre Manière
Telefonica, à l’instar d’autres opérateurs européens comme BT au Royaume-Uni, table sur la convergence entre les contenus et les télécoms pour doper ses revenus et étoffer son parc d’abonnés.
Telefonica, à l’instar d’autres opérateurs européens comme BT au Royaume-Uni, table sur la convergence entre les contenus et les télécoms pour doper ses revenus et étoffer son parc d’abonnés. (Crédits : Juan Medina)

Telefonica n'était donc pas rassasié. Après avoir raflé, en début de semaine, les plus beaux lots des droits du championnat de football espagnol 2019-2022 pour près de 1 milliard d'euros par an, il a récidivé. Ce jeudi, l'opérateur ibérique a de nouveau cassé la tirelire. Il a annoncé avoir racheté au groupe espagnol Mediapro - qui s'est offert, fin mai, l'essentiel des droits du foot français - les droits de diffusion de la Ligue des champions et de l'Europa League pour la période 2018-2021. Et ce, pour un montant de 360 millions d'euros par saison. Résultat, Telefonica revendique désormais « 100% des droits du football payant sur le marché espagnol », via son service de pay-TV Movistar, le numéro un local.

Telefonica, à l'instar d'autres opérateurs européens comme BT au Royaume-Uni, table sur la convergence entre les contenus et les télécoms pour doper ses revenus et étoffer son parc d'abonnés. Cette stratégie, amorcée il y a quelques années, l'opérateur historique y croit dur comme fer. Outre le football, le géant espagnol n'a pas hésité à rafler de nombreux autres droits sportifs (comme le basket, la Formule 1, le tennis, le handball ou le golf). En parallèle, l'opérateur cherche de plus en plus à produire lui-même ses propres contenus, films et séries pour gonfler son catalogue d'exclusivités.

Les contenus, une opportunité de doper la croissance

Au premier trimestre de cette année, l'offre Movistar de Telefonica a vu sa base d'abonnés croître de 500.000 fidèles en un an (et de 80.000 sur les trois premiers mois). Au total, Movistar affiche désormais 3,9 millions de clients au compteur. Et d'après Telefonica, beaucoup de ces nouveaux arrivants n'hésitent pas à souscrire à des offres convergentes - c'est-à-dire incluant des abonnements Internet traditionnels.

Avec cette stratégie, Telefonica se situe dans le sillage de beaucoup d'acteurs des télécoms, qui cherchent ainsi à doper leurs revenus lorsqu'ils se trouvent dans des marchés matures et très concurrentiels. Aux Etats-Unis, le géant du mobile AT&T a récemment obtenu le feu vert pour avaler le mastodonte des médias Time Warner. En France, Altice mise depuis longtemps sur la convergence pour se démarquer de ses rivaux Orange, Free ou Bouygues Telecom. Mais ses récents déboires financiers l'ont obligé à mettre cette stratégie, très coûteuse en investissements, en suspens.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 01/07/2018 à 22:16
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Pour le bien public il faut bel et bien s'investir soutout dans des domaines ou beaucoup de gens d'horizons diffirentes se retrouvent pour des moments tres importants de la vie de tous les jours. Agir pour le social pour son bien etre est la chose la...

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