Démission et arrestations secouent l'empire Murdoch

Nouveaux éclats dans l'affaire qui affaiblit l'empire médiatique de Rupert Murdoch : la démission de Rebekah Brooks, numéro 2 de sa filiale de en Grande-Bretagne, et l'interpellation d'un neuvième collaborateur de News of the world, soupçonné d'avoir pratiqué des écoutes illégales.
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"La reine des tabloïds" est descendue de son piédestal. Ce vendredi, Rebekah Brooks a démissionné de son poste de directrice générale de News International, la branche britannique de News Corp., groupe de Rupert Murdoch. La pression était devenue trop forte pour l?ex-rédactrice en chef de feu l?hebdomadaire News of the World (NoW). Selon ses opposants, elle ne pouvait pas ignorer les pratiques douteuses de certains journalistes de sa rédaction d?alors, entre 2000 et 2003.

A désormais 43 ans, elle qui fut "la plus jeune rédactrice en chef" d?un tabloïd puis la première femme à diriger le Sun en 2003, était aussi la protégée de Rupert Murdoch, voire son "septième enfant". Sa démission expose encore un peu plus à la critique un des fils de Murdoch, James, qui est à la tête de News International.

L?enquête s?intensifie et dépasse les frontières

La police britannique continue son travail d?enquêtes : plus de 4.000 personnes auraient pu être pris dans la toile des écoutes téléphoniques tendue par News of the World. Des familles de soldats en Irak ou en Afghanistan, des hommes politiques ? tel Gordon Brown ? ou des gens ordinaires. Des policiers auraient d?ailleurs été payés pour garder le silence sur ces agissements. Dernier suspect en date : un homme de soixante ans, ex-rédacteur de NoW, a été arrêté à Londres ce jeudi, ce qui porte à neuf le nombre d?arrestations depuis la reprise des investigations, en janvier 2011.

De l?autre côté de l?Atlantique, le FBI, poussé par des membres du Congrès inquiets de pratiques semblables sur le sol américain, s?est lui aussi mis au travail. Des familles des victimes du 11 septembre auraient peut-être été mises sur écoute par des membres de News Corp.

Murdoch minimise la situation

Après avoir abandonné une transaction de près de 10 milliards d?euros ? le rachat du très rentable bouquet satellitaire BSkyB ? sous la pression du gouvernement et de l?opinion britanniques, Rupert Murdoch tente de reprendre la main. Il a accepté de se rendre devant une commission parlementaire mardi prochain, après avoir d?abord décliné la convocation, pour rétablir la vérité, selon lui.

Dans une interview au Wall Street Journal ce vendredi, titre dont il est propriétaire (groupe Dow Jones), il affirme que "parmi les choses qui ont été dites par le Parlement, certaines ne sont que purs mensonges". Il maintient que News Corp traverse la crise "le mieux possible" et que seules des "erreurs mineures" ont été commises jusque-là.

Le titre de News Corporation, encore à 18,13 dollars au début du mois, s?échangeait cet après-midi à environ 15,40 dollars, après plusieurs jours de baisse.

Mise à jour - Dans un encart à paraître samedi dans la presse britannique et communiqué vendredi à l'AFP, Murdoch a finalement décidé de faire profil bas :

"Nous sommes désolés pour les fautes graves qui ont été commises", poursuit le texte. "Nous sommes profondément désolés par les souffrances causées à ceux qui en ont été victimes", ajoute-t-il. "Je réalise que des excuses ne suffisent pas", souligne encore le magnat américano-australien des médias qui promet "dans les jours à venir" "des mesures concrètes supplémentaires" et de "faire amende honorable". (AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 16/07/2011 à 14:11
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nos amis anglo-saxons ne souffriront pas, je l'espère pas trop de perdre leur presse d'égout, ils pourront se pencher sur les réels problèmes de leur démocratie et de leur fameux droit d'expression.

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