Préférant prévenir que guérir, Alain Weill, patron et principal actionnaire de la chaîne concurrente BFM TV, a dit mercredi tout le mal qu'il pensait de ce projet « inacceptable et dangereux ». Selon lui, « ce cataclysme condamnerait BFM TV », car « il n'y a pas de place pour trois chaînes d'information gratuites, ça n'existe nulle part ».
Il estime qu'iTélé supporterait le choc car elle appartient à un grand groupe (Canal Plus), mais pas BFM TV, qui est « la plus fragile et ne s'en sortirait pas », car elle appartient à un groupe « indépendant ». « Nous ne sommes pas diversifiés dans le BTP, nous ne dépendons pas des commandes de l'Etat, nous n'avons pas de relations avec les pouvoirs publics », a souligné Alain Weill (qui détient 20% du capital de « la Tribune »).
Selon lui, si LCI est « en difficulté » et « plus dans la course », c'est parce que TF1 a commis « une erreur » en choisissant de la diffuser en payant sur la TNT. Mais il serait « totalement injuste » que BFM TV en subisse aujourd'hui les conséquences. Et cela alors que BFM TV a enfin dégagé ce premier semestre un excédent brut d'exploitation positif.
En outre, Alain Weill estime un passage en gratuit « impossible » dans le cadre légal actuel. Cela ne deviendrait donc possible qu'avec « une volonté politique très forte d'aider TF1, un soutien affirmé des pouvoirs publics ». Il prévient donc le CSA et le gouvernement qu'il prendrait cela pour « un casus belli, une agression » à laquelle il « s'opposera par tous les moyens ». Et alors il « prendrait le spectateur à témoin, disant que le pluralisme de l'information est en danger ». « C'est toujours la gauche qui fait des choses nouvelles dans l'audiovisuel. La droite a plutôt tendance à vouloir conserver les positions acquises », a-t-il lancé.
Enfin, Alain Weill s'est lancé dans un exercice subtil d'équilibriste, militant pour la création de nouvelles chaînes gratuites sur la TNT, qui, selon lui, pourraient être financées « sans aucun problème » par la publicité. Une position qu'il défend depuis un an et qu'il a maintenue mercredi, mais pas dans le domaine de l'information, car « ce marché est saturé ».
Sujets les + commentés