BFMTV et d'autres médias visés par une plainte des otages de l'Hyper Cacher

Les plaignants s'appuient notamment sur des communiqués du gendarme de l'audiovisuel, le CSA, qui, le 11 février, avait adressé à 16 médias audiovisuels 21 mises en demeure relatives à leur couverture des attentats de Paris. Aucune sanction n'avait toutefois été prononcée.
Le 8 janvier, Amédy Coulibaly a tué une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine), avant d'assassiner le lendemain quatre hommes juifs - trois clients et un employé - de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes.

À trop vouloir suivre la prise d'otages en direct, certains médias ont-ils menacé la survie des captifs ? Six personnes qui s'étaient cachées dans le supermarché Hyper Cacher où Amédy Coulibaly a tué quatre clients, le 9 janvier à Paris, ont déposé une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui, visant les médias, et notamment BFMTV, a annoncé leur avocat,  Me Patrick Klugman.

Selon cette plainte contre X, déposée le 27 mars, dont l'AFP a eu connaissance :

"De nombreux autres médias manquaient aux règles les plus élémentaires de prudence, d'une part en retransmettant en direct l'évolution des opérations des forces de l'ordre et d'autre part" en annonçant que l'assaut était donné en Seine-et-Marne contre les autres auteurs des attentats, les frères Kouachi, alors que Coulibaly retenait des otages à Paris.

Le parquet de Paris a saisi mercredi la brigade de répression de la délinquance aux personnes d'une enquête préliminaire, a indiqué vendredi 3 avril une source judiciaire. La mise en danger de la vie d'autrui est passible d'un an de prison et 15.000 euros d'amende. À l'issue de l'enquête préliminaire, le parquet peut décider de désigner des juges, renvoyer directement les protagonistes en correctionnelle ou classer sans suite.

"Pousse-au-crime"

Selon l'avocat des plaignants, interrogé par l'AFP, "les méthodes de travail des médias en temps réel dans ce genre de situation sont des pousse-au-crime". Ses clients relèvent dans leur plainte que Coulibaly "suivait l'évolution des informations sur différentes chaînes, dont BFMTV", et qu'il avait été en contact avec des journalistes de BFMTV. Et ce, alors même que la premier chaîne d'information en direct diffusait une information sur le fait que les otages étaient dissimulés dans la chambre froide.

"La question est de savoir qui est responsable de ce délit? La personne morale? La direction de l'information? Le journaliste?", a-t-il demandé. "Il n'y a que devant un tribunal que le délit pourra être réparé."

Les plaignants s'appuient notamment sur des communiqués du gendarme de l'audiovisuel, le CSA, qui, le 11 février, avait adressé à 16 médias audiovisuels 21 mises en demeure relatives à leur couverture des attentats de Paris. Aucune sanction n'avait toutefois été prononcée.

Dans cette vidéo, la femme d'un ex-otage de l'Hyper Cacher dénonce la couverture médiatique de BFMTV, en direct sur la chaîne le 9 janvier.

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Commentaires 4
à écrit le 04/04/2015 à 9:27
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pas cool la chasse aux scoop mais les otages sont vivant eux alors avec l'aide d'avocat zelé combien cela va leur rapporter d'autant que les avocats sont a la commission pour faire le buzz comme le reste c'est une histoire de FRIC il n'y as plus que ...

à écrit le 03/04/2015 à 15:45
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L'audimat est important pour ces médias, mais il leur faut de plus en plus souvent être rappelés à l'ordre. Que ce soit sur le terrain, ou dans un studio quand un interview est orienté pour faire dire à l'interviewé ce que l'intervieweur souhaite qu'...

à écrit le 03/04/2015 à 12:37
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Rien d'étonnant à ce que ces médias "poubelles" que sont BFM/RMC soient sur le banc des accusés. La chasse au scoop, la médiocrité des animateurs (et non des journalistes) est absolument hallucinante.

à écrit le 03/04/2015 à 12:00
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il suffit de voir la commentatrice, en aucun cas journaliste, s'esclaffer pour un oui pour un non à l'antenne sans raison apparente, tapant sur le ventre ou l'épaule de son collègue, tutoiement de rigueur, etc, etc...cette personne donne le ton, par ...

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