Droits voisins : Google compte poursuivre ses deals avec les éditeurs français

Fort d'un premier accord trouvé en janvier dernier avec l'Alliance de la presse d'information générale pour éteindre la polémique sur les droits voisins, le géant américain veut étendre son système rémunérant les éditeurs de presse, contre une agrégation dans son nouveau kiosque « Google News Showcase ».
En échange de cet accord qui rémunère les éditeurs de presse pour leurs articles, Google développe en même temps une nouvelle offre de kiosque en ligne baptisée « Google News Showcase »
En échange de cet accord qui rémunère les éditeurs de presse pour leurs articles, Google développe en même temps une nouvelle offre de kiosque en ligne baptisée « Google News Showcase » (Crédits : Clodagh Kilcoyne)

Après avoir avoir signé une série d'accords sur l'épineux dossier des droits voisins, avec les sites de presse qui ont pignon sur rue, Google a affirmé ne pas s'arrêter en si bon chemin. Fort de son accord de rémunération avec plus de 200 éditeurs en France qui lui permet de reprendre dans son moteur les articles de presse contre rémunération, le géant américain souhaite étendre l'offre à d'autres sites, a indiqué jeudi le directeur général de Google France, Sébastien Missoffe.

Pour rappel, le 21 janvier 2021, la presse, via le collectif de l'APIG (Alliance de la presse d'information générale, dont La Tribune fait partie), avait accepté le principe d'accords individuels de licence chargés de couvrir les droits voisins. L'APIG regroupe 283 représentants de la presse quotidienne nationale, régionale, départementale et hebdomadaire régionale. Surtout, pour Google, ces sites représentent une importante source de trafic que capte son moteur de recherche, via leurs audiences en dizaine de millions de visites annuelles pour certains poids lourds de l'information.

En échange de ce nouvel accord qui rémunère les éditeurs de presse pour leurs articles, Google développe en même temps une nouvelle offre de kiosque en ligne baptisée « Google News Showcase ». Placé sous le prisme de la collaboration avec les éditeurs, ce kiosque doit mettre en visibilité les articles (essentiellement des liens enrichis de photos et vidéos) via « l'expérience » Google, contre rémunération négociée au cas par cas avec chez média. Une logique que l'Américain souhaite étendre à d'autres éditeurs.

"Nous avançons et nous allons travailler sur les droits voisins au-delà de la presse d'information générale", a déclaré M. Missoffe au micro de Philippe Vandel, sur Europe 1. "Les discussions continuent avec les autres éditeurs de presse", et "plus que jamais je suis décidé à trouver une solution sur les droits voisins", a-t-il affirmé.

Tourner la page du bras de fer avec des « tiers indépendants » de confiance

Pourtant Google avait d'abord refusé pendant près de deux ans d'appliquer la directive européenne de 2019 sur le droit d'auteur. Mais aujourd'hui, il s'agit de bâtir une nouvelle offre avec le géant de Mountain View, - qu'il garantit être bénéfique pour les éditeurs qui cherchent, eux, à vendre des abonnements et accroître leur audience - en agrégeant des contenus qualitatifs.

De fait, d'autres organisations n'ont pas signé d'accord jusqu'à présent, dont la presse magazine représentée par le SEPM (syndicat des éditeurs de la presse magazine) et les agences de presse, dont l'AFP.

M. Missoffe a par ailleurs indiqué que Google souhaitait désormais trouver des "tiers indépendants" avec qui "partager les données" pour que soit déterminées les rémunérations dues à chaque média. Google veut "reconstruire la confiance et avancer le plus vite possible", a-t-il affirmé.

Saisie par les éditeurs de presse, l'Autorité de la concurrence avait enjoint Google en avril 2020 d'ouvrir des négociations de bonne foi sur la question des droits voisins. A l'époque, plusieurs organismes de presse, dont le SEPM, l'Apig et l'AFP, avaient saisi en septembre l'Autorité de la concurrence pour non respect de cette obligation de négociation.

(Avec AFP)

Lire aussi 11 mnDroits voisins : les journaux, otages de Google, négocient en ordre dispersé

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Commentaires 2
à écrit le 21/05/2021 à 9:10
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"Ses ailes de géant l'empêchent de marcher" tiré de l'Albatros de Verlaine irait bien aux GAFAM également. Ca va mieux sans faute d'orthographe ! Désolé Paul ! ^^

à écrit le 21/05/2021 à 9:08
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"Ses ailes de géant l'empêche de marcher" tiré de l'Albatros de Verlaine irait bien aux GAFAM également.

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