Les cinq tendances tech à suivre dans la Silicon Valley en 2020

De l’informatique en périphérie à l’Internet par satellite, en passant par la révolution du Crispr dans la médecine, voici ce que nous réserve la tech californienne dans l’année à venir.
Dans le cadre de son programme Starlink, SpaceX a mis en orbite 120 satellites afin d’améliorer l’accès à Internet.
Dans le cadre de son programme Starlink, SpaceX a mis en orbite 120 satellites afin d’améliorer l’accès à Internet. (Crédits : DR)
  • 1) Un cloud mieux contrôlé par ses utilisateurs

Le cloud continue de séduire les entreprises, et les revenus du cloud public devraient croître de 17 % dans le monde l'an prochain, pour passer la barre des 266 milliards de dollars. Mais depuis le vote du Cloud Act, qui permet aux autorités américaines de réclamer aux fournisseurs l'accès aux données stockées sur leurs serveurs, qu'elles soient situées aux États-Unis ou à l'étranger, le cloud génère aussi des inquiétudes. D'autant que les trois leaders mondiaux du secteur, Amazon, Microsoft et Google, sont tous américains.

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Afin de conserver la confiance de leurs utilisateurs, ces derniers vont devoir prendre des mesures fortes en 2020. Google vient d'ouvrir la voie lors de sa conférence Next, qui s'est tenue fin novembre à Londres. L'entreprise y a annoncé le lancement de deux outils, External Key Manager et Key Access Justifications, qui, ensemble, permettront à ses clients d'avoir la main sur le chiffrement de leurs données, et donc d'en refuser l'accès à Google, quelle que soit la raison. Un premier pas vers un cloud qui donne aux entreprises un contrôle total sur leurs informations ?

  • 2) L'Internet se projette dans l'espace

Près de 3,5 milliards d'êtres humains sont aujourd'hui privés d'une connexion Internet, faute d'infrastructures au sol adaptées. Une fracture numérique fort dommageable pour ces populations, qu'une poignée d'entreprises spatiales américaines entend résoudre à l'aide de l'Internet par satellite.

C'est dans cette optique que SpaceX a mis en place son projet Starlink, et envoyé sur orbite pas moins de 120 satellites lors de l'année écoulée. D'autres lancements doivent suivre, afin de proposer une première offre mi-2020, qui fera de SpaceX un fournisseur Internet à part entière.

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L'entreprise d'Elon Musk n'est pas la seule à se lancer sur ce créneau. Facebook et Blue Origin œuvrent également à la mise en place de leur propre Internet par satellite. La jeune pousse OneWeb prévoit de son côté d'envoyer 30 satellites en orbite dès le mois de janvier, avec l'objectif de fournir une connexion Internet dans la zone arctique pour la fin de l'année, à destination des habitants de la région, mais aussi des bateaux et avions qui y circulent quotidiennement. Astranis Space Technologies s'est quant à elle alliée avec l'entreprise de télécommunications Pacific Dataport en vue de mettre en place un projet pilote en Alaska. La société a déjà réservé un emplacement sur une fusée SpaceX pour envoyer un premier lot de satellites en orbite en 2020.

  • 3) L'« edge computing » gagne les marges

L'informatique en périphérie, ou « edge computing », consiste à traiter les données des appareils connectés en périphérie du réseau, directement là où elles sont générées, plutôt que de les transférer d'abord vers un cloud central pour y effectuer cette opération.

Cette technique comporte plusieurs avantages. Plus efficace, puisqu'elle réduit considérablement le trafic de données en transit, elle permet aussi une baisse des coûts, une diminution de la latence et donc un accroissement de la qualité du service. Enfin, le fait que les données demeurent en local favorise leur confidentialité. La vie privée des utilisateurs s'en trouve mieux protégée. L'informatique en périphérie facilitera aussi le perfectionnement de technologies qui requièrent le traitement d'importantes quantités de données en temps réel, comme le véhicule autonome, la robotique et le traitement de vidéos par l'intelligence artificielle.

Or, une récente étude menée par Forrester montre que 2020 pourrait bien être l'année de sa démocratisation. Le déploiement massif de la 5G, notamment, va offrir la puissance nécessaire au développement de cette technologie. Les fournisseurs de hardware l'ont bien compris. Le géant américain Qualcomm vient ainsi d'annoncer une nouvelle puce XR2 5G, qui permettra d'accroître la résolution d'image des casques de réalité virtuelle, et sera disponible courant 2020.

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  • 4) Les algorithmes, prêts pour le management

Si le remplacement massif de la population active par des robots n'est pas pour demain, l'idée d'employer les algorithmes pour optimiser le management commence à prendre de l'ampleur. Avec parfois un penchant pour la surveillance plutôt inquiétant.

L'intelligence artificielle de Percolata, entreprise de la Silicon Valley qui travaille notamment avec Uniqlo et 7-Eleven, chaîne de supermarchés américain, rassemble ainsi les données de différents capteurs installés dans les magasins pour doter chaque vendeur d'un score de productivité et les classer du meilleur au plus faible...

Mais l'usage des algorithmes peut aussi bénéficier aux travailleurs. Yva.ai, une autre entreprise de la Silicon Valley, a ainsi conçu un logiciel qui analyse les données au sein de l'entreprise (messages échangés, requêtes adressées aux ressources humaines, etc.) pour donner à chaque individu une liste de ses points forts et points faibles, assortie de pistes pour s'améliorer et être promu plus rapidement. Le dispositif peut également être employé par les dirigeants pour offrir un scanner de la santé de l'organisation, permettant de repérer les faiblesses pour les combler avant qu'il ne soit trop tard.

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  • 5) Crispr commence à changer la médecine

Cette technique d'édition du génome est souvent présentée sous son aspect le plus sombre, la perspective de surhommes génétiquement modifiés, dépeinte notamment dans le film Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol. Mais, comme 2020 pourrait en apporter la preuve, Crispr recèle aussi un potentiel vertigineux pour la médecine.

> Lire aussi : notre dossier sur les "Bébés Crispr"

Deux entreprises des biotechnologies, Vertex et Crispr Therapeutics, ont récemment annoncé que l'usage de cette technique avait permis de guérir les symptômes de deux patients atteints de maladies sanguines héréditaires différentes, mais consistant toutes deux en un trop faible taux d'hémoglobine dans le sang. L'un des patients, qui avait besoin de transfusions sanguines régulières, peut désormais s'en passer. L'autre souffrait de douleurs chroniques qui ont disparu grâce au traitement.

Fort de ce succès, les deux entreprises ont vu leur valorisation bondir, et vont pouvoir poursuivre l'an prochain leurs tests sur d'autres malades. Des individus sont également en cours de traitements pour différents types de cancer aux États-Unis, au Canada et en Europe. Dès l'an prochain, on pourra constater si les traitements se sont avérés concluants, et si la technique peut être déployée à grande échelle pour explorer de nouvelles thérapies.

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Commentaire 1
à écrit le 30/12/2019 à 16:55
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Je suis pour la science et la technologie à fond les ballons, maintenant lancer 12000 satellites pour nousbirradier de micro ondes sans qu'il n'y ai aucun garde fou est troublant d'autant que les astronomes s'y opposent fortement.

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