Intelligence artificielle : Bruno Le Maire précise la stratégie française

Le ministre de l'Economie a dévoilé que sur les 1,5 milliard d'euros promis d'ici à 2022 dans le développement de l'intelligence artificielle en France, 650 millions seront réservés à la recherche et 800 millions au premiers projets, notamment dans la santé, la cybersécurité et la certification des algorithmes.
Sylvain Rolland
650 millions du plan IA seront réservés à la recherche et 800 millions aux premiers projets, d'après le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
650 millions du "plan IA" seront réservés à la recherche et 800 millions aux premiers projets, d'après le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. (Crédits : TT News Agency)

L'État précise sa feuille de route dans l'intelligence artificielle. Un peu plus d'un an après avoir dévoilé la stratégie française dotée d'1,5 milliard d'euros de financements, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, en a précisé mercredi 3 juillet les contours. Avec quatre objectifs : développer l'écosystème de startups spécialisées dans les solutions d'intelligence artificielle ; infuser l'IA dans tous les secteurs, y compris dans les PME avec le soutien des grands groupes ; attirer des investissements étrangers en France ; et construire une "IA française" éthique et transparente.

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"Challenges IA" dans les entreprises et manifeste avec les grands groupes sur le partage de données

Pour fixer une feuille de route de l'IA version française, Bruno Le Maire a signé mercredi un manifeste avec huit grands acteurs du secteur: Air Liquide, Dassault Aviation, EDF, Renault, Safran, Thales, Total et Valeo, afin d'avancer sur la question cruciale du partage de données, afin de bénéficier de meilleurs jeux de données pour créer de nouveaux services.

"D'ici la fin 2019, nous allons consolider la vision commune des diagnostics, des enjeux, la liste des priorités, et nous allons partager cette vision avec les décideurs politiques", a expliqué Marko Erman, en charge de l'innovation technique à Thales.

Orange, Ubisoft, Schlumberger, STMicroelectronics ainsi que des universités comme la Sorbonne et Paris-Saclay participent également à ce groupe de travail qui doit définir un plan d'action avant la fin de l'année.

Bruno Le Maire a aussi annoncé le lancement de "challenges IA", dotés de 5 millions d'euros, pour pousser les grands groupes à entraîner des PME dans le mouvement.

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650 millions d'euros pour la recherche, 800 millions pour les projets

Le ministre de l'Économie a également précisé comment sera dépensée l'enveloppe de 1,5 milliard d'euros d'ici à 2022 prévue par le gouvernement. Sur ce total, 650 millions seront réservés à la recherche et 800 millions aux premiers projets, a précisé le ministre. Parmi les premiers projets financés, certains concernent l'amélioration des diagnostics médicaux, la cybersécurité ou encore la certification des algorithmes.

"Nous avons aussi besoin des autres pays européens. La France ne réussira pas seule dans cette révolution technologique", a déclaré le ministre, qui a assumé le fossé qui sépare l'Union européenne de ses concurrents. "L'Amérique du Nord a investi, en 2017, 23 milliards d'euros dans l'IA, l'Asie 12 et l'Europe 4", a-t-il énuméré.

D'où la nécessité, selon lui, de distinguer l'Europe des États-Unis et de la Chine avec une IA éthique, respectueuse des données personnelles et des droits des utilisateurs, et transparente. C'est pourquoi il souhaite que la France se dote d'un "cloud souverain, d'ici à la fin 2019, pour stocker les données les plus stratégiques".

Lire aussi : Intelligence artificielle : l'État exhorte les entreprises à voir plus loin que le bout de leur nez

Sylvain Rolland

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Commentaires 3
à écrit le 05/07/2019 à 8:57
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C'est pathétique de voir un libéral convaincu (voir sa campagne lors des primaires à droite) prétendre que l'état aurait une stratégie industrielle dans quelque domaine que ce soit. Les leviers incitatifs qui lui restent ne constituent pas une strat...

à écrit le 04/07/2019 à 17:51
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Le Maire va nous dire que son intelligence artificielle est un obstacle!

à écrit le 04/07/2019 à 12:19
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Bonjour, Les autorités numériques se plaignent que les populations dont réticentes mais d’un coté «  aucun système » ne permet aux populations «  ordinaires » d’investir dans un ou autre projet IA intéressant ( au choix ), pourquoi ne pas proposer «...

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