Football : ces "Bleus" éliminés qui embarrassent les sponsors

Alors qu'elle a été battue 2 à 1 (ici, la photo du deuxième but sud-africain) dans son dernier match de cette Coupe du Monde 2010, l'image de l'équipe de France de football n'est jamais apparue aussi dégradée. Au point que les sponsors commencent à retirer leurs campagnes, à l'image de Quick et de Crédit Agricole.

Alors qu'elle a été battue 2 à 1 (ici, la photo du deuxième but sud-africain) et que son meneur de jeu, Yoann Gourcuff, s'est fait exclure, pour son dernier match de cette Coupe du Monde 2010 ce mardi après-midi contre le pays hôte, l'Afrique du Sud, le psychodrame autour de l'équipe de France de football est au maximum - même si les "Bleus" avaient repris l'entrainement  lundi et ont annoncé après leur défaite ce mardi, par la voix de leur capitaine Patrice Evra, qu'ils ne toucheront par les primes pourtant prévues - après l'expulsion la veille de Nicolas Anelka en raison d'insultes lancées à l'encontre du sélectionneur Raymond Domenech. Et ce au grand dam des supporteurs certes, mais aussi des sponsors.

Ainsi, l'enseigne de restauration rapide Quick a décidé de retirer les publicités avec le footballeur Nicolas Anelka "le temps que les esprits s'apaisent".  La décision de l'enseigne est motivée par "les résultats de l'équipe de France", a souligné la porte-parole de Quick mais n'est pas liée à l'altercation avec le sélectionneur Raymond Domenech qui a été relatée samedi matin dans la presse.

"Dans le contexte très émotionnel, aujourd'hui tout se focalise autour de Nicolas Anelka. Il y a une telle déception sur une équipe qu'une publicité pourrait être perçue comme une provocation", a estimé la porte-parole. "Notre but n'est pas de provoquer en faisant ce spot publicitaire". La campagne de publicité qui a démarré mercredi était censée durer jusqu'à la fin du mois pour la partie télévisée.

De son côté, le groupe bancaire Crédit Agricole a annoncé lundi l'arrêt anticipé de sa campagne publicitaire télévisée mettant en scène l'équipe de France de football. Elle devait prendre fin vendredi. Mais la banque verte a décidé d'anticiper "au vu des derniers événements" survenus lors de ce Mondial 2010 dans le camp des Bleus.

L'équipementier sportif Adidas, sponsor officiel de l'équipe de France, a annoncé lundi qu'il allait poursuivre sa campagne de publicité mettant en scène les Bleus. "Adidas continuera à activer le volet France de sa campagne internationale jusqu'à la fin de la présence des Bleus dans la compétition", indique l'équipementier sportif allemand dans un communiqué. "Ce volet met en scène (le milieu de terrain) Yoann Gourcuff, ambassadeur français de la marque", ajoute Adidas, partenaire historique numéro un du football et de l'équipe de France. Adidas rappelle en outre qu'en tant que "partenaire" de la Coupe du Monde en Afrique du sud, il "n'a pas prévu de modifier sa communication en France".

Adidas doit bientôt céder la place à son grand concurrent américain Nike qui a déboursé plus de 40 millions d'euros pour devenir le sponsor maillot de l'équipe de France de football. Une somme jugée aujourd'hui très élevée compte tenu des résultats sportifs médiocres des Bleus.

Le grand distributeur Carrefour n'a pas non plus l'intention de "modifier le dispositif commercial" mis en place à l'occasion du Mondial avec des magnets à l'effigie des joueurs et des offres promotionnelles sur des téléviseurs."Carrefour a toujours soutenu l'équipe de France, dans les bons comme dans les moments difficiles", souligne le numéro deux mondial de la grande distribution.
 

"Il n'y a pas que le football dans la vie"

Nicolas Anelka est également l'image des chips Pringle's du groupe Procter & Gamble qui n'a fait pour l'instant aucun commentaire. Mais cette nouvelle crise au sein de l'équipe nationale qui s'ajoute à la contre-performance des "Bleus" à la Coupe du Monde ne fait pas les affaires des entreprises ayant lié leur communication à celle de l'équipe de France de football.

Les experts soulignent qu'un autre grand sponsor des Bleus, l'opérateur téléphonique SFR (groupe Vivendi), a préféré, malgré la Coupe du Monde, utiliser pour communiquer l'image de...Tony Parker, basketteur français vedette de la NBA, National Basket Association, la grande ligue de basket américaine.

Déjà, TF1 a vu son cours de Bourse attaqué vendredi après la défaite des "Bleus" contre le Mexique, qui les élimine quasiment de la compétition. Une réaction qui s'explique par le manque à gagner lié à une moindre audience et donc à moins de recettes publicitaires en cas de parcours avorté de l'équipe de Raymond Domenech. Mais la direction souligne lundi avoir anticipé ce cas de figure.

L'Elysée et le gouvernement ont été obligés de s'en mêler. En marge du forum économique international de Saint Petersbourg, Nicolas Sarkozy a qualifié samedi ces faits d'"inacceptables" si ils étaient avérés. Dimanche soir, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a toutefois minimisé l'impact d'une élimination de l'équipe de France de la Coupe du Monde. "Cela pourrait avoir un impact sur certains secteurs, mais nous avions essayé de mesurer les effets de la victoire en 1998 et nous y étions pas arrivés". "Il n'y a pas que le football dans la vie", a ajouté la ministre, "même si parfois cela semble être le cas."

Mais c'est la ministre des Sports, toujours en Afrique du Sud, qui est la plus concernée. Elle a rencontré lundi l'équipe de France pour tenter de ramener les joueurs à la raison.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.