Uber engrange des ventes au deuxième trimestre mais manque encore la rentabilité

Wall Street a salué les résultats financiers d'Uber d'avril à juin, qui montrent un chiffre d'affaires en nette hausse. Mais la rentabilité n'a pas été au rendez-vous sur ce deuxième trimestre, preuve que l'entreprise cherche encore un modèle profitable sur le temps long.
Uber concentre son activité dans la livraison et le transport.
Uber concentre son activité dans la livraison et le transport. (Crédits : Brendan McDermid)

Toujours imprévisibles, les résultats d'Uber envoient des signaux contradictoires. L'entreprise californienne a accusé une perte nette de 2,6 milliards de dollars d'avril à juin. Toutefois, son chiffre d'affaires a doublé sur cette même période, bien au-dessus des attentes du marché. De quoi séduire Wall Street où son action a pris 14%, à 27,96 dollars, dans les échanges d'avant-Bourse.

« Nous continuons de bénéficier de l'augmentation de la demande pour le transport des gens et des objets ainsi que de la transition d'un modèle de dépenses en magasin vers un modèle de dépenses pour des services », a annoncé le patron d'Uber Dara Khosrowshahi dans un communiqué. « Nous avons l'intention de continuer à profiter de ces facteurs favorables à notre croissance », a-t-il anticipé.

Ces revenus trimestriels spectaculaires ont atteint 8,1 milliards de dollars, en partie en raison d'un changement de calcul des recettes des courses de voitures en Grande-Bretagne, a reconnu l'entreprise. L'activité liée aux trajets en voitures, pilier du groupe, a augmenté de 120% à 3,6 milliards de dollars. L'activité autour de la livraison de repas (Uber Eats) a grimpé de 37%, à 2,7 milliards de dollars.

Autre indicateur qui a réjoui ses investisseurs, l'entreprise a dégagé pour la première fois de son histoire un flux de trésorerie disponible positif à 382 millions de dollars. Cette donnée comptable à laquelle le marché est très attentive garantit les capacités d'investissements futurs du groupe.

Toujours en quête d'un modèle rentable

Au cœur des recettes d'Uber figure donc le transport en VTC (véhicules de transport avec chauffeur), celui de marchandises et de nourriture. La direction se félicite de près de 5 millions de chauffeurs et coursiers sur sa plateforme, dont 31% de plus que l'année dernière. Pour attirer davantage de chauffeurs et coursiers sur sa plateforme dans une période de pénuries de main-d'œuvre, Uber a assoupli ses règles d'attribution de courses.

« Nous avons observé une accélération du nombre de chauffeurs qu'ils soient déjà en activité ou nouveaux (...) Dans un contexte mondial de prix de l'essence élevés, c'est une preuve retentissante de la valeur que les chauffeurs continuent d'attribuer à Uber », a défendu le PDG Dara Khosrowshahi.

Malgré ces signaux jugés favorables, la rentabilité pose encore problème. Le groupe californien ayant perdu beaucoup d'argent entre avril et juin, sa profitabilité continue de faire les montagnes russes. Les trimestres de pertes et de profits se succèdent sans véritable continuité ni stabilité. Uber attribue cette perte trimestrielle principalement à sa participation dans plusieurs entreprises à la santé financière fragile, comme la plateforme singapourienne de VTC Grab, la startup américaine automobiles Aurora et l'agrégateur de restaurants indiens Zomato.

Confiance des investisseurs

A l'image de ces participations dans des activités diverses sans véritable cohérence d'investissement, Uber cherche encore son modèle d'activité, à savoir le segment qui lui garantira une profitabilité pérenne. En ce sens, M. Khosrowshahi a admis que les profits de son entreprise pourraient « continuer de connaître des variations de trimestre en trimestre en raison de la taille importante des participations dans notre bilan financier ».

A ce jour, le transport de passagers, de nourriture et de marchandises n'a pas fourni ces garanties de rentabilité. Mais les investisseurs veulent voir dans la croissance d'Uber, soutenu par le recours accru à la livraison à domicile depuis le Covid, une confirmation de sa capacité à créer de la valeur. Signe de la confiance des marchés, les révélations des Uber Files, ces enquêtes qui révèlent les pratiques commerciales et lobbyistes agressives de l'entreprise, ont à peine fait reculer l'action à Wall Street au moment de leur parution début juillet.

 (Avec AFP)

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