Les Chinois sont ceux qui se sont le plus vite familiarisés avec le "m-commerce" ou m-shopping"; autrement dit l'achat sur téléphone mobile. En témoigne l'étude internationale "Consumers & Convergence" que KPMG a publiée fin septembre. On y apprend notamment que parmi les Chinois interrogés, 44% utilisent leur téléphone portable pour faire leur shopping.

Plus encore que le m-shopping, les consommateurs chinois semblent encore plus disposés au "m-banking" (opération bancaire par téléphone portable). Environ trois sur quatre s'y sont mis.

En Inde également, ces pratiques font des émules : 38% sont adeptes du" m-shopping" et 43% pour le "m-banking".

Les Européens moins friands

Les chiffres recueillis parmi les consommateurs asiatiques dépassent de loin ceux obtenus dans les pays du G7 où seuls 8% des consommateurs interrogés se déclarent prêts à faire leurs emplettes via leur téléphone. Les Français y sont toutefois un peu plus disposés. 11% utilisent leur mobile pour leurs courses, 16% pour leurs transactions bancaires.

Globalement, l'étude souligne une appétence grandissante pour ces pratiques puisque 28% des consommateurs interrogés ont déclaré faire du m-shopping contre 10% en 2008. Près de la moitié utilisent leur téléphone pour leurs opérations bancaires quand ils n'étaient que 19% il y a un an et demi.

Mais le m-commerce inclut également des services tels que des contenus (vidéos, musique,...).  Là encore, leur consommation laisse apparaître de fortes disparités géographiques. Le pourcentage de consommateurs issus de la zone Asie-Pacifique acceptant de payer pour des contenus exclusivement digitaux, atteint 59% (avec un pic à 65% en Inde et 63% en Chine). Ce pourcentage est divisé par trois en Europe (20% en France, 17% en Allemagne, 6% au Pays-Bas,...).

Un relais de croissance pour le e-commerce

L'accroissement du parc de téléphones mobiles à l'échelle mondiale - plus de 3 milliards- explique en partie le développement de tous ces usages mobiles. Et plus précisément "l'ergonomie des smartphones et l'accélération des débits qui favorisent le développement et la démultiplication d'offres de plus en plus attractives, particulièrement auprès des jeunes générations", selon Henri Baetz, associé chez KPMG pour le secteur des télécoms.

Pour les acteurs du e-commerce, ces pratiques représentent un vrai relais de croissance. eBay, par exemple, l'a bien compris. "Le mobile donne de fortes opportunités pour les dix prochaines années", explique Yohan Ruso, le directeur général d'eBay France. Le leader mondial de ventes aux enchères en ligne entend ainsi réaliser 1,5 milliard de dollars de chiffre d'affaires cette année avec les transactions via le mobile. "On accompagne la mobilité" en développant des applications accessibles par le plus grand nombre de smartphones (iPhone, BlackBerry jusqu'à maintenant, smartphone sous Android d'ici la fin de l'année). "Le mobile est la première étape", l'iPad pourrait en être une autre.