5G : l’exécutif et l’Arcep ouvrent la voie à de nouvelles expérimentations

Le gouvernement et le régulateur des télécoms lancent, ce jeudi 31 janvier, un appel à la création de plateformes d’expérimentation 5G dans la bande de fréquences 26 GHz, qui n’a encore jamais été utilisée pour des réseaux mobiles. L’objectif est de permettre aux opérateurs télécoms, mais aussi à des industriels d’autres secteurs, d’identifier et de mûrir des cas d’usages innovants.
Pierre Manière
D’après le régulateur des télécoms, ces « plateformes d’expérimentations » prendront la forme de réseaux 5G déployés à petite échelle.
D’après le régulateur des télécoms, ces « plateformes d’expérimentations » prendront la forme de réseaux 5G déployés à petite échelle. (Crédits : Yves Herman)

La 5G devrait arriver en France, d'abord dans quelques grandes villes, à partir de 2020. Pour que les opérateurs, mais aussi les industriels, se saisissent dès que possible des opportunités de cette cinquième génération de communication mobile, le gouvernement et l'Arcep, le régulateur des télécoms, appellent les professionnels à prendre les devants. Voilà pourquoi, ce jeudi 31 janvier, ils lancent un appel pour la création de « nouvelles plateformes d'expérimentations » dédiées à la 5G.

D'après le régulateur des télécoms, ces « plateformes d'expérimentations » prendront la forme de réseaux 5G déployés à petite échelle. Ils permettront aux opérateurs et à d'autres acteurs intéressés cette technologie (comme ceux de l'automobile qui planchent sur la voiture autonome, par exemple), de tester de nouveaux « types d'usages innovants ».

Encourager toute la sphère industrielle

Ces expérimentations ont une particularité : elles vont concerner des fréquences nouvelles, que les opérateurs n'ont encore jamais utilisées dans les réseaux mobiles. Il s'agit des fréquences dites « millimétriques », situées dans la bande des 26 GHz. Celles-ci vont permettre « des débits inégalés » et donc « des usages inédits », assure l'Arcep.

Mais pour que ces travaux préparatoires soient profitables, encore faut-il que les industriels d'autres secteurs que les télécoms (santé, énergie, ville intelligente) se mobilisent. A La Tribune, Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, a plusieurs fois regretté que ces acteurs ne soient pas davantage investis dans la 5G. Pour les inciter à se saisir de cette technologie, l'Arcep précise que les plateformes d'expérimentation 5G pourront bénéficier de « contreparties » en ouvrant leurs infrastructures « à des acteurs tiers ».

Primo, l'autorisation d'utilisation de fréquences en bande 26 GHz pourra aller jusqu'à trois ans. Secundo, ces mini-réseaux 5G pourront s'affranchir d'une partir du cadre réglementaire habituel. Tertio, la plateforme bénéficiera « d'une mise en visibilité » par le gouvernement et l'Arcep au niveaux national et international. Avec, sans doute, l'organisation d'événements ou de campagnes de communication pour donner un coup de projecteur aux solutions et services élaborés par les industriels.

Des « projets pilotes » en cours

Ces nouvelles plateformes d'expérimentation de la 5G vont compléter les initiatives existantes. Les opérateurs télécoms sont déjà en train d'effectuer des tests en conditions réelles dans plusieurs villes de l'Hexagone. A l'instar, de Bouygues Telecom à Bordeaux, d'Orange à Marseille, ou de SFR à Nantes.

Lire aussi : SFR expérimente la 5G à Nantes

Reste, pour les opérateurs, un point crucial : celui de l'attribution des fréquences 5G. Dans un entretien au Figaro ce jeudi, Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, a affirmé que les modalités d'attribution de ces fréquences seront « homologuées à l'automne » (soit à partir de début septembre).

D'après elle, les enchères auront lieu dans la foulée, « pour des attributions dès le début de 2020 ». C'est plus tard que ce qu'envisageait l'Arcep il y a quatre mois. A ce moment-là, Sébastien Soriano a indiqué, dans nos colonnes, qu'il s'attendait au lancement de l'appel d'offres « à la mi-2019 ». Avant, plus tard, d'affirmer qu'il aurait lieu « à partir » de la mi-2019.

Attribution des fréquences : un équilibre à trouver

Si ces enchères sont toujours délicates à lancer, c'est parce que le gouvernement doit arbitrer entre considérations financières (les fréquences se vendent cher et constituent une opportunité pour l'Etat de remplir ses caisses), et de développement économique (si les opérateurs déboursent trop d'argent pour des fréquences, ils en mettront moins dans le déploiement des réseaux).

« Il y a un équilibre à respecter entre les enjeux budgétaires de l'Etat et les capacités financières des opérateurs pour acquérir des fréquences et ensuite déployer un réseau », rappelle Agnès Pannier-Runacher.

Sans, pour autant, lever le voile sur les arbitrages de l'exécutif.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 31/01/2019 à 14:02
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ca sert a quoi de changer de technologies comme ca tous les deux ans? a rien euh, si, ca remplit les caisses de l'etat via les encheres facultatives donc obligatoires, et ca cree plein d'emplois d'investissements payes par personne oui, faut etre ...

le 01/02/2019 à 4:46
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A Churchill. L'evolution des technos oblige nombre d'operateurs a se doter de la 5G. Vu d'Asie, on se demande pourquoi tant d'atermoiements ? Ici, presque tout le territoire est en chantier. En France on 'essaie"....

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