Aircall lève 120 millions de dollars, dernière étape avant l'entrée en Bourse

Le spécialiste de la téléphonie d’entreprise dans le cloud a annoncé mercredi sa sixième levée de fonds. Cette manne doit lui permettre d’accélérer ses ventes à l’international, et de changer d’envergure dans la perspective d'une introduction en Bourse courant 2024.
Pierre Manière
Jonathan Anguelov, le COO d'Aircall.
Jonathan Anguelov, le COO d'Aircall. (Crédits : DR)

Dans le monde des télécommunications dans le cloud, Aircall fait figure d'homme pressé. La pépite française, qui commercialise une solution de téléphonie dans le cloud pour les entreprises, annonce, ce mercredi, une levée de fonds de 120 millions de dollars. Celle-ci valorise la société à plus d'un milliard de dollars. Ce qui en fait « la seizième licorne française », se félicite le groupe dans un communiqué. Ce tour de table a été mené par la banque d'affaires américaine Goldman Sachs. Celle-ci « a été rejoint par la plupart des investisseurs historiques d'Aircall », souligne le groupe dans sa missive, dont DTCP, eFounders, Draper Esprit, Adams Street Partners, NextWorld Capital et Gaia Capital Partners.

L'opération constitue le sixième tour de table d'Aircall, qui a levé 226 millions de dollars depuis sa création en 2014. Le groupe n'a désormais qu'un objectif : son introduction en Bourse, aujourd'hui envisagée courant 2024. « C'est pour cela qu'on a choisi un partenaire comme Goldman Sachs pour nous accompagner, explique à La Tribune Jonathan Anguelov, cofondateur et COO d'Aircall. Ils rentrent au board. Notre objectif, c'est d'arriver à l'introduction en Bourse avec ces derniers sous. » Avec cette manne, Aircall compte doper sa croissance à l'international. Le groupe réalise déjà 85% de son chiffre d'affaires à l'étranger, contre 15% dans l'Hexagone. « Nous sommes déjà leader sur notre segment, affirme Jonathan Anguelov. Nous voulons désormais être leader sur le marché de la téléphonie d'entreprise. Les trois prochaines années seront déterminantes. »

Plusieurs centaines de recrutements prévus

Le groupe emploie aujourd'hui 450 personnes, essentiellement réparties entre Paris et New York. Au début d'année, Aircall a ouvert un bureau à Sydney. « En Australie, nous n'avons commencé qu'avec un seul manager, précise le COO. Notre solution cartonne, et nous avons embauché une trentaine de personnes depuis. » Aircall vient tout juste d'ouvrir un bureau à Madrid, entièrement dédié à la R&D. Il va créer deux autres antennes à Londres et à Berlin début juillet. Le groupe compte atteindre les 600 employés d'ici la fin de l'année, et passer la barre des 1.500 collaborateurs d'ici à 2024.

Si Aircall se montre si optimiste, c'est notamment parce que sa solution a tiré son épingle du jeu pendant la crise sanitaire. La Covid-19 a constitué un catalyseur de la numérisation des entreprises, dont beaucoup ont mis en place le télétravail. En parallèle, Aircall profite du déploiement, dans les pays développés, des réseaux télécoms à très haut débit, qu'il s'agisse de la fibre ou de la 4G. Le groupe estime désormais avoir toutes les cartes en main pour « digitaliser le poste téléphonique » à très grande échelle. Aircall table sur la simplicité de sa solution, très facile à installer, pour séduire davantage de clients, sachant que 8.500 entreprises se sont déjà converties à ses services. « Nous sommes un pur produit cloud qui se met en place n'importe où dans le monde en quelques clics », rappelle Jonathan Anguelov, soucieux de préserver « l'hyper-croissance » de son bébé.

Pierre Manière

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