Au Nigeria, l’opérateur MTN continue de payer son énorme amende

Le géant sud-africain des télécoms paie au prix fort le fait de n’avoir pas débranché, à l’été 2015, plusieurs millions de cartes SIM anonymes comme le souhaitait le gouvernement. L’opérateur a jusqu’à présent déboursé un total de 352 millions de dollars sur l’amende de 1,7 milliard dont il a écopé.
Pierre Manière
Au mois de mars, MTN a annoncé, pour la première fois dans son histoire, une perte de 200 millions de dollars sur l'année 2016.

MTN continue de payer au prix fort ses déboires dans l'affaire des « SIM fantômes » au Nigéria. A l'été 2015, le géant sud-africain des télécoms n'avait débranché à temps quelque 5,2 millions de cartes SIM anonymes, conformément à ce que lui avait demandé le gouvernement. Lequel comptait sur cette mesure pour lutter plus efficacement contre Boko Haram. Résultat, l'opérateur a fini par écoper d'une amende colossale de 330 milliards de nairas, soit 1,7 milliard de dollars. Vendredi dernier, il a signé un chèque de 100 millions de dollars aux autorités nigérianes, selon les dires d'un porte-parole de l'Autorité des communications à l'AFP. Un montant qui vient s'ajouter aux 252 millions de dollars déjà déboursés.

Ces versements n'arrangent pas MTN, qui a signé un très mauvais exercice 2016. Début mars, le groupe a annoncé, pour la première fois dans son histoire, une perte de 200 millions de dollars l'an dernier, pour un chiffre d'affaires équivalent à 11,3 milliards de dollars. A comparer avec un bénéfice de 1,6 milliard de dollars réalisé en 2015.

Dans un communiqué, l'opérateur n'a pas caché ses difficultés, soulignant que 2016 a été « l'année la plus difficile pour le groupe MTN en 22 ans d'histoire ». L'affaire des « SIM fantômes » n'est pas étrangère à ce piètre résultat. Même si d'autres facteurs, comme une croissance moins bonne qu'espérée en Afrique du Sud et au Nigéria, ont également joué.

Plus de 60 millions de clients au Nigéria

En plus de l'amende, l'affaire des « SIM fantômes » a provoqué un véritable séisme au sein du groupe, par ailleurs numéro un du mobile en Afrique. Outre l'effondrement du titre à la Bourse de Johannesburg, Sifiso Dabengwa, alors à la tête du groupe, a été contraint de démissionner. Il faut dire que le Nigeria constitue un des plus importants marché de MTN, le leader du secteur avec plus de 60 millions de fidèles.

Maigre consolation : le montant de l'amende s'élevait initialement à 5,2 milliards de dollars . Dos au mur, MTN s'est en effet activé pour bénéficier de ristournes. En décembre 2015, les autorités nigérianes ont accepté de la réduire à 3,4 milliards de dollars. Avant, en juin dernier, de la ramener à 1,7 milliard.

(avec AFP)

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 04/04/2017 à 20:53
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Hé oui, il ne faut pas espérer faire du busyness dans des pays ou la démocratie n'est qu'un fantasme occidental.

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