Couverture des zones blanches : les opérateurs ont du pain sur la planche

Selon l’Arcep, le régulateur des télécoms, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont pris du retard sur leurs premières obligations de couverture des zones blanches, où le mobile ne passe toujours pas. Les opérateurs, qui assurent que cette situation découlent de la crise du Covid-19, ont jusqu’au 9 octobre pour revenir dans les clous.
Pierre Manière
Il manque 147 pylônes de téléphonie sur les 485 que les opérateurs devaient livrer au 30 juin.
Il manque 147 pylônes de téléphonie sur les 485 que les opérateurs devaient livrer au 30 juin. (Crédits : Reuters)

Le compte n'y est pas. D'après l'Arcep, le régulateur des télécoms, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free n'ont mis en service, au 30 juin, que 338 pylônes de téléphonie mobile dans les zones blanches. Or à cette date, ils auraient dû en déployer 485. Depuis la signature, en janvier 2018, d'un accord entre l'Etat et les opérateurs, ces derniers se sont engagés à élever des centaines de nouveaux pylônes de téléphonie dans les territoires où le mobile ne passe toujours pas. A intervalles réguliers, l'exécutif, par le biais d'arrêtés, liste de nouveaux sites en zones blanches. Les opérateurs disposent alors d'un délai maximum de deux ans pour y installer des pylônes et les mettre en service.

Pourquoi les opérateurs ne sont-ils pas au rendez-vous de leurs engagements concernant cette première fournée de 485 sites, identifiés en juillet 2018 ? Récemment, la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby du secteur, a argué que ce retard était lié à la crise du coronavirus. De fait, l'épidémie a entravé les déploiements. L'exécutif a ainsi, comme le rappelle l'Arcep, donné plus de temps aux opérateurs pour remplir leurs obligations. Ils ont désormais jusqu'au 9 octobre 2020 pour mettre en service la centaine de sites qui manquent à l'appel.

Inquiétude de l'Arcep

« Ce délai doit permettre aux opérateurs d'identifier un emplacement, d'effectuer l'ensemble des démarches administratives, de réaliser les travaux ainsi que de mettre en place et d'activer les équipements nécessaires à la mise en service du site », souligne l'Arcep, ce vendredi, dans un communiqué.

Le régulateur ne dit rien d'autre. Pourtant, ses services jugeaient que les opérateurs n'étaient guère en avance dans leurs déploiements bien avant la crise du Covid-19. Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, a, à plusieurs reprises, laissé entendre qu'il n'accepterait pas que les opérateurs profitent de la crise pour se laver les mains des retards qui n'y sont pas liés. Au mois d'avril, lors d'une audition par une commission du Sénat, Sébastien Soriano s'est montré très clair : « Nous n'accepterons pas n'importe quel motif de retard au prétexte de la crise, a-t-il lancé. Aujourd'hui, l'Arcep ne souhaite visiblement pas en rajouter. L'autorité fera les comptes à la rentrée.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 31/07/2020 à 17:54
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Quand vont-ils comprendre que ces zones blanches sont non seulement plébiscitées par de plus en plus de personne ne supportant plus le tissu d'ondes installé sur le territoire ? C'est une chance, une "jachère", les seuls endroits ou il est possible ...

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