C'est fait. Patrick Drahi a décroché, ce jeudi, l'aval des actionnaires d'Altice Europe, qui l'autorisent à mettre la main sur les actions du groupe qu'il ne détenait pas encore, précise à l'AFP une source proche du dossier. Annoncée au mois de septembre, l'opération permet au fondateur du géant des télécoms et des médias de le retirer de la Bourse d'Amsterdam. Celle-ci avait un temps été contestée par des minoritaires. Mais Patrick Drahi a fini par relever son offre, afin de bénéficier du soutien de plusieurs fonds d'investissements. Au final, l'homme d'affaires, qui possédait près de 78% d'Altice Europe, devra débourser quelques 3,25 milliards d'euros pour racheter les titres restants.
L'opération intervient alors que les investisseurs se montrent globalement frileux vis-à-vis des télécoms. Le secteur est souvent critiqué pour ses énormes investissements, alors qu'en retour, et particulièrement en France, la concurrence les oblige à pratiquer des prix bas. Outre ces considérations, Altice Europe suscite la méfiance des marchés, dans la mesure où le groupe, qui s'est construit à toute vitesse en multipliant les rachats d'ampleur, affiche une énorme dette de plus de 28 milliards d'euros. Retirer Altice Europe de la cote « permet à Patrick Dahi d'apaiser ses relations avec les créanciers, qui sont nombreux étant la taille de sa dette », résumait, Stéphane Beyazian, analyste chez Mainfirst, en septembre dernier.
Patrick Drahi se prémunit aussi d'une fronde des marchés, comme celle qu'il a essuyée en 2017. A l'époque, les errements stratégiques de SFR ont accouché d'une fuite massive d'abonnés, qui s'est soldée par une dégringolade du titre en Bourse.
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