Ericsson souffre en Bourse après des résultats décevants

Le titre d’Ericsson a reculé de plus 9%, en fin de matinée, après que le géant suédois des télécoms ait fait état d’une forte baisse de ses bénéfices l’an dernier.
Pierre Manière
Börje Ekholm, le PDG d'Ericsson.
Börje Ekholm, le PDG d'Ericsson. (Crédits : Reuters)

L'année 2022 n'aura pas, c'est peu dire, été de tout repos pour Ericsson. Le géant suédois des équipements télécoms a publié, ce vendredi, ses résultats au titre de cet exercice. Or ceux-ci se sont avérés décevants. Ericsson a notamment vu son bénéfice net chuter de 17% en un an, à 19,1 milliards de couronnes (1,7 milliard d'euros). Au quatrième trimestre, celui-ci a même dégringolé de 39%, à 6,2 milliards de couronnes (560 millions d'euros).

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Cela s'explique, notamment, par une provision de 220 millions de dollars pour faire face à de probables amendes de la justice américaine dans une affaire de corruption en Irak. Les marchés n'ont guère apprécié, sachant que les analystes s'attendaient, d'après l'agence Bloomberg, à un bénéfice d'environ 7,6 milliards de couronnes. Dans la matinée, le titre d'Ericsson dégringolait de plus de 9%, avant de remonter progressivement dans l'après-midi.

La forte hausse de 17% du chiffre d'affaires du groupe, qui s'est établi à 271 milliards de couronnes (plus de 24 milliards d'euros) l'an dernier, n'a visiblement guère rassuré les investisseurs. Börje Ekholm, le PDG du groupe, grand rival du finlandais Nokia et du chinois Huawei, n'a pas cherché à minimiser ses difficultés. « Les perspectives à court terme restent incertaines », a-t-il affirmé. D'après lui, le groupe doit se frayer un chemin au milieu de « vents contraires » sur le plan macroéconomique. « Nous prévoyons que la croissance de l'entreprise sera un peu plus lente qu'en 2022 », a-t-il renchéri.

Un contexte économique difficile

L'un des grands freins à l'activité d'Ericsson est lié à celle de ses principaux clients, à savoir les opérateurs télécoms. Beaucoup sont durement touchés par l'inflation et la hausse des prix de l'énergie. Dans un tel contexte, Ericsson s'attend à ce que certains opérateurs réduisent leurs investissements, notamment en matière d'équipements 5G.

Sur le long terme, Börje Ekholm se dit toutefois confiant. D'après lui, Ericsson est bien positionné pour tirer profit du déploiement de la nouvelle génération de communication mobile. Il espère, en particulier, que les entreprises se saisiront de cette technologie pour accélérer leur numérisation, et doper, ainsi, leur compétitivité.

L'exercice 2023 s'annonce mouvementé

Pour sortir de cette mauvaise passe, Ericsson a récemment lancé un grand plan d'économies de coûts équivalent à 810 millions d'euros. Le groupe juge qu'il produira ses effets à compter du deuxième trimestre cette année. Börje Ekholm est également revenu sur les malversations du groupe en Irak entre 2011 et 2019. Ericsson suspecte notamment ses troupes d'avoir versé des pots-de-vin à l'Etat islamique afin de contourner les douanes, ce qui l'a amené à se retrouver dans le viseur de la justice américaine. « Nous continuons à enquêter de manière approfondie sur les faits en totale coopération avec (la justice américaine), afin de déterminer si les allégations sont fondées », a affirmé le PDG.

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Le dirigeant a expliqué que la provision passée par Ericsson correspond à une « estimation suffisamment fiable » de la pénalité financière à laquelle le groupe s'expose. On le sait déjà : 2023, ne sera pas, pour ce champion européen des infrastructures télécoms, un long fleuve tranquille.

Pierre Manière

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