C'est une main tendue. Mais pas sûr que Washington la saisisse. Alors que Huawei continue de pâtir de sévères sanctions américaines, Ren Zhengfei, son chef de file et fondateur, veut croire que l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche permettra d'apaiser les relations. « Nous espérons que la nouvelle administration aura [envers Huawei] une politique d'ouverture qui sera bénéfique aux Etats-Unis », a-t-il déclaré ce mardi. Malgré son interdiction de s'approvisionner en technologies américaines dont il est encore dépendant, Ren Zhengfei aspire logiquement à un retournement de situation. Il a ainsi indiqué « toujours espérer pouvoir acheter de grands volumes de matériaux, composants et équipements américains » dans les années à venir.
Ces déclarations interviennent alors que dernièrement, l'administration Biden s'est montrée moins restrictive que Donald Trump vis-à-vis de grands groupes chinois. Ce jeudi, elle a demandé la suspension de l'examen d'une procédure visant à faire interdire la plateforme WeChat. La veille, elle avait fait de même avec l'application TikTok. Dans le cas de WeChat, « le ministère prévoit d'engager une évaluation des raisons ayant justifié » l'interdiction de cette plateforme appartenant à Tencent, est-il expliqué, comme le rapporte l'AFP, dans un document versé au dossier géré par un tribunal d'appel californien. « Le gouvernement sera alors mieux positionné pour déterminer si les menaces pour la sécurité nationale invoquées dans un décret présidentiel du 6 août, et l'objectif réglementaire de protéger la sécurité des Américains et leurs données, continuent de justifier » les restrictions demandées par Donald Trump, est-il ajouté.
Huawei, un « fournisseur non fiable »
Alors que sous Donald Trump, les Etats-Unis ont largement accusé Huawei d'espionnage pour le compte de Pékin - ce que le géant chinois a toujours démenti -, faut-il s'attendre à un changement de braquet de la Maison Blanche ? Pas si sûr, loin de là... Fin janvier, Jen Psaki, une porte-parole de la Maison Blanche a donné le ton. « Les équipements de télécommunications produits par des fournisseurs non fiables, dont Huawei, sont une menace pour la sécurité des Etats-Unis et de nos alliés », a-t-elle lancé.
Avant d'en remettre une couche, précisant que le pays de l'Oncle Sam poursuivra son lobbying anti-Huawei hors des frontières du pays, en Europe notamment. « Nous allons nous assurer que les réseaux américains (...) n'utilisent pas d'équipements provenant de fournisseurs non fiables, et nous travaillerons avec des alliés pour qu'ils sécurisent leurs réseaux de télécommunications et investissent (...) auprès d'entreprises américaines et d'entreprises alliées de confiance », a-t-elle ajouté. Pas de quoi, a priori, rassurer l'état-major de Huawei.
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