Les réseaux télécoms, maillon essentiel à la diffusion du Tour de France

REPORTAGE. Orange, qui gère la connectivité de la Grande Boucle, permet aux télévisions du monde entier de diffuser la compétition en direct. Pour la 10ème étape du Tour entre l’Ile d’Oléron et l’Ile de Ré, l'opérateur a dû étendre ses réseaux Internet fixe et mobile dans un environnement difficile, caractérisé par la présence de remparts Vauban.
Pierre Manière
Epidémie de Covid-19 oblige, pas de bain de foule pour l'irlandais Sam Bennett, qui a remporté la 10ème étape de cette édition 2020.
Epidémie de Covid-19 oblige, pas de bain de foule pour l'irlandais Sam Bennett, qui a remporté la 10ème étape de cette édition 2020. (Crédits : Reuters)

Devant leurs écrans, les fans du Tour de France l'ignorent. Mais la diffusion de la compétition constitue un défi technologique d'une rare complexité. Orange, qui gère la connectivité de la Grande Boucle depuis plus de 20 ans, se trouve au cœur d'une machinerie complexe qui permet aux journaux, aux radios et chaînes de télévisions du monde entier de suivre les pérégrinations du peloton.

A chaque étape, l'opérateur historique a la même mission : apporter une connectivité puissante au village départ, au village d'arrivée, et au centre de presse. La tâche est complexe, d'autant que les territoires où passent les coureurs ne disposent généralement pas d'infrastructures télécoms à la hauteur des immenses besoins des médias. Plusieurs mois avant le début de la compétition, Henri Terreaux, le responsable du dispositif d'Orange, passe en revue le tracé, et fait l'inventaire des déploiements d'infrastructures à réaliser.

Un camion transformé en central téléphonique

Pour la 10ème étape du Tour entre l'Ile d'Oléron et l'Ile de Ré (Charente-Maritime), ce mardi, des travaux ont été effectués en amont. « Pour cette étape, il a fallu tirer une fibre optique sur 6 kilomètres jusqu'à Saint-Martin-de-Ré [la commune fortifiée ou est niché le village d'arrivée], explique Henri Terreaux, qui en est à son 23ème Tour de France. Après avoir obtenu des autorisations, nous avons dû la tirer dans les douves, devant les remparts Vauban. » Cette fibre, aux yeux d'Orange, est essentielle. L'opérateur en a besoin pour connecter des antennes de communication mobile, des bornes Wi-Fi. Mais aussi et surtout pour connecter un de ses camions, transformé en central téléphonique itinérant.

« C'est le centre névralgique du Tour de France », affirme Henri Terreaux. De fait, c'est ce camion qui permet aux 97 chaînes de télévision qui couvrent la compétition d'envoyer leurs images dans le monde entier. A l'intérieur, les équipes de l'opérateur ont toujours un œil sur l'état du réseau. « On peut immédiatement voir s'il y a des engorgements qui créent des problèmes de latence », poursuit le responsable.

La menace du Covid-19

En cas de problème ou d'avarie, Orange possède un camion de secours immédiatement opérationnel au village d'arrivée. L'opérateur dispose toujours d'un plan B. « J'ai une fibre qui part sur La Rochelle, et une autre qui part sur Nantes, détaille Henri Terreaux. Tout est redondé. En dernier recours, si un central téléphonique prend feu par exemple, nous disposons également d'une connexion satellite. »

Cette année, la crise du Covid-19 a chamboulé la manière de travailler. Pas question de voir les journalistes, micros en main, se presser autour des coureurs sur la ligne d'arrivée. Pour les interviews, Orange a participé à la mise en place d'un système de visioconférence. Le coronavirus est le principal sujet d'inquiétude de tous les acteurs du Tour. Contrôlé positif, le patron de la compétition, Christian Prudhomme, vient d'être placé en quarantaine. En parallèle, quatre équipes comptent aujourd'hui un membre de leur staff contaminé par le virus. Si l'épidémie continuait de se répandre, la compétition pourrait être menacée.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 10/09/2020 à 9:32
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Vous parlez du tour de France des "pauses" et des églises ?

à écrit le 10/09/2020 à 9:02
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Les sportifs hurlent leurs désespoirs des conditions sanitaires qu'on leur impose, sachant qu'en plus c'est certainement la population d'adultes le moins à risques.

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