Mobile : le Royaume-Uni veut en finir avec les zones blanches

Vodafone, O2, EE, et Three ont décidé de partager leurs infrastructures dans les zones rurales afin d’offrir à leurs habitants une couverture mobile acceptable. En outre, ils veulent créer une société pour déployer de nouvelles antennes dans les territoires isolés. En échange, le gouvernement envisage de diminuer leurs redevances pour les fréquences 5G.
Pierre Manière
Au Royaume-Uni, un technicien travaille sur une antenne de télécommunications.
Au Royaume-Uni, un technicien travaille sur une antenne de télécommunications. (Crédits : Reuters)

C'est une sorte de « New Deal » à l'anglaise qui se profile. En France, le gouvernement a renoncé, en janvier 2018, à demander un gros chèque aux opérateurs lors du renouvellement de certaines licences mobiles en échange d'engagements de couverture des zones blanches. C'est-à-dire les villages et campagnes où passer un coup de fil est toujours impossible ou très difficile. Au Royaume-Uni, l'exécutif a initié une politique similaire. Le gouvernement veut pousser les opérateurs à mieux couvrir les territoires peu peuplés en échange de rabais lors des prochaines enchères pour les fréquences 5G.

Les opérateurs sont, semble-t-il, prêts à jouer le jeu. Selon le Financial Times, Vodafone, O2, EE et Three ont décidé, la semaine dernière, de partager leurs pylônes de téléphonie mobile dans les zones rurales. En parallèle, ils veulent créer une nouvelle société pour déployer des pylônes dans les zones blanches. En contrepartie, les opérateurs souhaitent que le gouvernement supprime des obligations de couverture du territoire dans le cadre des prochaines enchères pour les fréquences 5G, et baisse les redevances annuelles qu'ils devront payer à l'État.

Résorber la fracture numérique

L'Ofcom, le régulateur des télécoms au Royaume-Uni, a fixé ses exigences : l'institution veut que la couverture mobile soit étendue à 140.000 nouveaux logements d'ici 2022. L'objectif étant de couvrir 95% du territoire à cette échéance, contre 91% aujourd'hui. Jusqu'à présent, les opérateurs peinaient à s'entendre pour mettre en place un dispositif commun. Mais au mois de février, l'Ofcom a tapé du poing sur la table. Comme le rappelle le FT, le régulateur a brandi la menace d'une « itinérance nationale » dans les zones rurales. Ce qui permettrait aux clients des campagnes de se connecter automatiquement au signal mobile le plus puissant disponible, même s'il appartient à un réseau différent de leur propre opérateur. Un projet qui, bien sûr, a farouchement déplu aux Vodafone, O2, EE et Three. Lesquels se sont remis, à partir du mois de février, à plancher sur une manière de résorber la fracture numérique.

Au Royaume-Uni comme ailleurs, le sujet des redevances pour les fréquences 5G est crucial. Et pour cause, celles-ci représentent des coûts très importants. En avril 2018, l'Ofcom a déjà attribué une partie des fréquences qui serviront à la 5G pour 1,4 milliard de livres (1,62 milliard d'euros). Mais une très grosse partie des fréquences dédiées à la prochaine génération de communication mobile sera mise aux enchères à partir du mois d'octobre. Si les opérateurs veulent éviter de les payer trop cher, ils ont donc tout intérêt, pour une fois, à accorder leurs violons.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 13/05/2019 à 18:21
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En France, y a pas eu une exonération de paiement pour les bandes 700MHz (ex-TNT) pour la 4G en échange de la disparition des zones blanches ? Il faut trouver les bons arguments pour les opérateurs de téléphonie mobile (en 5G parait qu'il y aura de p...

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